Salaires dans l’hôtellerie et la restauration

, par udfo53

Les interlocuteurs sociaux se sont réunis le 17 Novembre pour reparler salaires après le rejet d’un précédent accord par la majorité des syndicats. La hausse des rémunérations est l’une des contreparties de la baisse de la TVA sur laquelle s’était engagé les discussions.

FO EXIGE 2% D’AUGMENTATION GÉNÉRALE

Dans l’hôtellerie-restauration, les interlocuteurs sociaux se sont réunis afin de négocier sur les salaires. Le patronat de la branche a été contraint de se remettre autour de la table après que trois syndicats, dont FO, ont exercé leur droit d’opposition, fin août, à un accord salarial minimaliste approuvé par la CFDT et la CGC.

« Comment pouvait-on accepter 6 centimes d’augmentation qui ne concernerait que 60% des salariés, qui pour la plupart sont payés au niveau SMIC, alors que les patrons venaient d’encaisser un substantiel cadeau fiscal de près 3 milliards d’euros via la baisse de la TVA de 19,6% à 5,5% », a rappelé lundi Denis Raguet, représentant de la FGTA-FO (Fédération générale des travailleurs de l’agriculture, de l’alimentation, des tabacs et des services annexes). « FO revendiquera 2% d’augmentation générale des salaires sur l’année pour l’ensemble de la profession, y compris les saisonniers et une revalorisation des minima conventionnels de grille pour en finir avec la "simicardisation" du secteur », a précisé Denis Raguet. Des revendications partagées par la CFTC et la CGT.

Pour la FGTA-FO, « aujourd’hui, on est encore loin des contreparties promises par le patronat dans le cadre du "contrat d’avenir" entérinant la baisse de la TVA ». En échange d’une TVA à taux réduit, ce contrat d’objectifs signé avec le gouvernement engageait les employeurs à baisser les prix de leurs produits, à revaloriser les salaires et à créer 40.000 emplois. Même le gouvernement en convient aujourd’hui, ledit contrat n’est toujours pas respecté. « Trois mois après le début de la mesure, le compte n’y est pas », déplorait ainsi à la mi-octobre le secrétaire d’Etat au commerce Hervé Novelli.

Sur la baisse des prix, toutes les études montrent que les cafetiers et restaurateurs n’ont pas joué le jeu. En septembre, selon l’INSEE, les prix dans ces établissements n’ont pas bougé, alors que, dans le même temps, les prix à la consommation ont baissé de 0,2%. Or, gouvernement et professionnels serinaient que l’accord devaient conduire à une baisse globale des additions de 3%. Sur l’emploi, la Cour des comptes a jugé, début octobre, que les effets de la TVA réduite n’étaient « pas démontrés ». Estimant « optimiste » l’objectif affiché de 40.000 créations d’emplois, la Cour ne table elle que sur 6.000 emplois à long terme ; tout au plus. À ce sujet, les organisations d’employeurs de la branche font valoir désormais que « grâce à la TVA réduite, de nombreuses fermetures d’établissements ont été évitées ».

Côté prix, le gouvernement se donne « jusqu’à la fin de l’année » pour dresser un bilan, a déclaré M. Novelli. Et côté emploi, il a fait valoir que le contrat courait sur deux ans. Quant aux salaires, le gouvernement a indiqué avoir demandé aux patrons que les négociations sociales aillent « plus vite » et « se concluent au 30 novembre au plus tard » et non à la fin de l’année, comme prévu au départ. On verra alors si le patronat jouera cette fois le jeu.