Négociations salariales dans la restauration rapide

, par udfo53

Plusieurs syndicats, dont FO, ont décidé de s’opposer à des dispositions, acceptées par d’autres, qui priveraient les employés de la branche des véritables avancées sociales en contrepartie de la baisse de la TVA.

ACCORD SALARIAL INDIGESTE ...

Les syndicats ravivent le débat sur la baisse de la TVA dans la restauration. FO, CGT, CFTC ont décidé de s’opposer à un accord social conclu entre par la CFDT et la CGC et les patrons du SNARR (Syndicat de l’alimentation et de la restauration rapide). « Cet accord priverait les 108.000 employés de la branche des véritables avancées sociales et salariales en contrepartie de la baisse de la TVA », explique Denis Raguet (FO). Le texte, ajoute-t-il, « se limite à ajuster la grille des minima conventionnels au niveau du SMIC horaire (8,86 euros) avec une différence de 4 centimes entre le 1er et le 2e échelon ».

Une provocation dans un secteur où la précarité et les salaires au rabais sont monnaie courante. La restauration rapide se caractérise en effet par un turn-over supérieur à 100%. Environ 85% des salariés y sont employés à temps partiel, avec pour un tiers d’entre eux des contrats de moins de vingt heures par semaine et payés SMIC. Mais, l’unique organisation patronale du secteur, qui est dominée par les enseignes McDonald’s, Quick, Pizza Hut et Brioche dorée, n’a rien voulu entendre. Pourtant, elle s’était engagée « à répercuter la baisse de TVA sur les prix, l’emploi, l’amélioration de la situation des salariés ».

Le droit d’opposition syndical, souligne Denis Raguet, vise à rouvrir les négociations « pour obtenir une juste répartition des marges dégagées par le cadeau fiscal, c’est-à-dire la mise en place d’une grille salariale décrochée du SMIC, d’une prime TVA pérenne d’une mutuelle santé ». Autrement dit, les syndicats revendiquent des « mesures au moins comparables à celles qui sont applicables dans les hôtels, cafés, restaurants traditionnels depuis le 1er mars (voir notre article du 22 février 2010). Là aussi, ils avaient dû utiliser leur droit d’opposition pour arracher in fine des concessions au patronat.

Avril 2010