VERS LA FIN DE LA FILIÈRE AVICOLE FRANÇAISE ?

Le groupe Doux faisait partie jusqu’à présent des béné-ficiaires d’aides européennes à l’export qui prenaient la forme de restitutions d’un montant de 108,5 euros par tonne de poulet exportée. La Commission européenne vient de décider sans préavis la suspension dé-finitive de ces restitutions, et ce malgré l’engagement initial de maintenir ce mécanisme jusqu’au 1er janvier 2015.

La fin de ces aides condamne à court terme la -filière avicole française, déjà mal en point. Pour Nadine Hourmant, déléguée syndicale centrale FO chez Doux : « Une politique active et agressive de lobbying politique à Bruxelles va provoquer la disparition de la filière avicole française. L’Allemagne pratique le dumping social. Son industrie avicole a recours à des travailleurs détachés venus des pays de l’Est frontaliers et bénéficie d’une fiscalité avantageuse par rapport aux entreprises hexagonales. Les restitutions étaient vitales dans ce contexte. » Ces restitutions ont été mise en place il y a 50 ans précisément pour prévenir ce type de distorsion dans la concurrence. Aujourd’hui, leur suppression fragilise 5.000 emplois directs chez Doux et Tilly-Sabco, menace le tissu économique breton (éleveurs, transporteurs), augmente le déséquilibre de la balance commerciale (44% de la viande de volaille consommée en France est importée), et renforce la défiance vis-à-vis des institutions européennes.

Une délégation FO rencontre demain Guillaume Garot, ministre de l’Agroalimentaire, a-fin de demander au gouvernement d’agir au plus vite pour tenter de sauver la filière avicole et préserver l’économie de la région bretonne dans les semaines qui viennent. Pour l’heure, l’ensemble des acteurs de la -filière ré-fléchissent à une action collective.

Un coup de massue pour Nadine Hourmant, déléguée FO chez Doux.

Juillet 2013