Prise de parole

Bonjour à toutes et tous,

Cette réforme des retraites nous fait vivre des moments de tension. Rappelez-vous la multiplication des dispositifs législatifs suivis par le gouvernement, du recours au 49.3 à l’Assemblée nationale qui n’a pas permis aux députés de voter la reforme en passant par le vote bloqué au Sénat ou encore l’activation du 47.1 pour limiter le temps des débats au parlement. C’est pour cette raison que la légitimité démocratique de cette loi est remise en cause par les citoyens français. Cette opposition que nous vivons avec l’exécutif en dit long sur l’éloignement des responsables politiques. La non prise en compte, on peut même dire la non-écoute totale de ce qui s’exprime depuis le début de l’année a doublé la crise sociale d’une crise démocratique. Les institutions sont malmenées, la vision politique est étriquée.

La proposition de loi déposée par le groupe Liot permettrait de revenir sur un schéma démocratique classique. Pour la première fois depuis le début du mouvement social, la représentation nationale pourrait réellement se prononcer par vote sur la réforme des retraites. L’intersyndicale a adressé un courrier aux députés pour leur demander de voter le projet de loi abrogeant le recul de l’âge effectif de départ à la retraite à 64 ans et l’allongement de la durée de cotisation déposé par le groupe Liot. Malheureusement, le gouvernement menace d’utiliser de nouvelles subtilités pour que le débat n’ait pas lieu avec maintenant le fameux article 40.

Nous demandons très fortement à l’exécutif de ne pas empêcher l’examen de la proposition de loi du 8 juin prochain. Il s’agit de redonner confiance à la population en nos institutions, à la démocratie. Toutes nos mobilisations depuis 5 mois visent à empêcher la mise en place d’un dispositif injuste. Malgré des mobilisations sans précédant le gouvernement est resté sourd et l’incompréhension a laissé place à l’indignation, ainsi qu’à la colère. Nous ne sommes pas loin de l’explosion sociale.

La colère des travailleurs et travailleuses, face au mépris ressenti, est toujours présente alors que le gouvernement veut changer de séquence. Mme Borne lors de la dernière rencontre avec les organisations syndicales a souligné la volonté de rediscuter et l’importance du dialogue social. « Alors Mme Borne, retirer votre réforme et on pourra discuter dans un climat sain et serein ! ». C’est le message que bon nombre d’entre nous avons fait passer le 1er juin lors de son passage en Mayenne. Nous étions 400 à manifester et plus de 200 gendarmes, sans compter les policiers étaient présents pour assurer la sécurité de Mme Borne et de M. Dussopt. Du jamais vu à Laval. C’est bien le signe qu’ils ont compris que la population rejette massivement cette réforme et ils préfèrent se bunkériser lors de leurs déplacements plutôt que d’écouter le peuple.

Nous ne tournerons pas la page ! Le dialogue pourra être rétabli quand Emmanuel Macron et son gouvernement prouveront leur volonté de prendre en compte les revendications des organisations syndicales en matière de progrès social. Ce Président a oublié qu’il est élu et qu’il est plus que temps qu’il nous écoute et retire cette réforme des retraites. L’intersyndicale appelle les députés à voter le 8 juin, la proposition transpartisane abrogeant la réforme des retraites pour permettre de sortir de la crise. Dans le cas contraire, si le gouvernement s’obstinait à passer en force, la colère n’en serait que renforcer. L’intersyndicale mayennaise demeure unie et déterminée à obtenir l’abrogation de cette contre-réforme. Bonne mobilisation.

***************************************************************************************************************