Le patronat veut laminer les retraites complémentaires !

, par udfo53

Le MEDEF a présenté mercredi un projet d’accord sur l’avenir de l’AGIRC et l’ARRCO, dont le seul but, selon FO, est de rendre les deux régimes moins attractifs pour mieux faire entrer les assureurs dans le système.

LE PATRONAT S’EN PREND AUX COMPLÉMENTAIRES

Mercredi dernier s’est tenue une sixième séance de négociation sur l’avenir des régimes de retraites complémentaires. Le patronat a présenté aux syndicats un projet d’accord qui considère en préambule « la nécessité de prendre en compte » la réforme des retraites du régime général votée en novembre 2010.

En clair, il s’agirait d’imposer à l’AGIRC et l’ARRCO le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 et de 65 à 67 ans l’âge pour la pension à taux plein. Dans ce cadre, l’Association pour la gestion des fonds de financement (AGFF) – structure qui prend en charge aujourd’hui la retraite complémentaire de 60 à 65 ans – intégrerait progressivement les paramètres de la réforme gouvernementale Alors que sa reconduction est actuellement sujette à discussions tous les deux ou trois ans, l’AGFF serait alors prolongée jusqu’en 2018 afin de coller au calendrier de mise en œuvre de la loi du 10 novembre 2010.

De quoi irriter les syndicats qui ont combattu fermement la contre-réfome à l’automne. « Il est hors de question d’accepter au MEDEF, ce qu’on a refusé au gouvernement » a prévenu Philippe Pihet, le nouveau secrétaire confédéral FO chargé des retraites,

Pour FO, l’objectif du patronat est surtout de baliser la « route à un régime unique ». L’organisation syndicale en veut pour preuve cette mesure inscrite dans le texte patronal qui prévoit la « mise en cohérence des opérations AGIRC et ARRCO » au vu des « évolutions sociologiques (sic) ». Selon Le MEDEF, il faut en finir avec la distinction cadres/non-cadres et fusionner à terme les deux entités. « Un régime complémentaire unique inacceptable, dont le seul but est de niveler les pensions par le bas », explique Philippe Pihet. Pour lui, le MEDEF n’a pas renoncé son vieux rêve d’ouvrir davantage le système de retraite à la capitalisation, c’est-à-dire au marché des assureurs privés. Et de préciser : « l’un des moyens d’y parvenir est de rendre progressivement le régime par répartition le moins attractif possible, en laissant filer les taux de rendement des régimes obligatoires (environ 6,5%) vers les taux des assurances en la matière (3,5% environ) ».

La prochaine et peut être dernière réunion de négociation est prévue le 18 mars. Elle pourrait bien être explosive.