Pas de cadeau pour les bas salaires. Le ministre du Travail, Michel Sapin, a refusé de donner un coup de pouce aux salariés payés au SMIC et s’est contenté d’appliquer la hausse prévue par la loi. Concrètement, au 1er janvier prochain, le salaire minimum passera de 9,43 à 9,53 euros brut l’heure −1 445,38 euros brut par mois−, soit une augmentation de 1,1%, qualifiée de « très nettement insuffisante » par FO.

Certes, en apparence cette revalorisation est supérieure à l’inflation, que l’INSEE vient de chiffrer à 0,7% sur les douze derniers mois.

Mais elle ne suffira pas à compenser les baisses de pouvoir d’achat qu’ont subi les salariés ces dernières années. « Un coup de pouce » supplémentaire aurait pourtant bénéficié à de nombreux travailleurs, à commencer par les plus de trois millions de smicards. Ce à quoi il faut ajouter plusieurs millions de salariés, officiellement non comptabilisés parmi les précédents mais dont la rémunération n’est supérieure que d’une poignée d’euros, parfois quelques centimes, au minimum légal. Il suffit que ce dernier augmente pour qu’il rattrape et dépasse leur salaire, ce qui entraîne une hausse du salaire de ces travailleurs parfois appelés « quasi smicards ». Enfin, une augmentation du SMIC entraîne aussi celle du minimum de traitement de la fonction publique, l’écart entre les deux n’étant que de... 54 centimes d’euro par mois. Voilà pourquoi la revalorisation du SMIC exerce un effet de levier et profite à plusieurs millions de salariés, même s’ils ne le savent pas toujours. En refusant de faire un geste, le gouvernement marche dans les pas du précédent, qui s’était distingué par son inflexibilité sur la question.

Dec 2013