L’ÉPREUVE DE FORCE SE POURSUIT SUR LE TERRAIN

, par udfo53

Devant la rigidité du pouvoir exécutif, les salariés ont continué à multiplier les grèves reconductibles, débrayages, blocages, manifestations.

Grèves reconductibles, débrayages, blocages, manifestations… Après le succès de la dernière mobilisation nationale qui a réuni mardi autour de 3,5 millions de personnes, la contestation contre le projet de loi sur les retraites s’est poursuivie mercredi un peu partout en France.

Les personnels des trois terminaux méthaniers de gaz naturel étaient ainsi toujours en grève. Deux d’entre eux sont restés à l’arrêt tandis que le troisième fonctionnait à « débit minimum ». Il en est de même des 12 raffineries. Plus de 4000 stations-service sur les 12.500 que compte le pays sont affectées par des ruptures totales ou partielles d’approvisionnement. Tous les réseaux de distribution sont concernés, notamment Total avec un millier de stations en rade, soit un quart de son réseau. En plus de la fermeture des accès aux raffineries à l’instar de Total à Grandpuits (Seine-et-Marne), les blocages ou barrages se sont multipliés autour des entrées de plusieurs dépôts pétroliers (Calvados, Finistère, Bouches-du-Rhône, Haut-Rhin…).

Dans les transports, la grève a été également reconduite, en particulier à la SNCF et chez les routiers, en pointe dans les barrages filtrants ou opération escargot sur les axes principaux. Des dépôts de bus ont été bloqués dans plusieurs villes comme à Rennes, Angoulême, Alençon ou Avignon. Des rassemblements ont perturbé par ailleurs les accès aux aéroports de Roissy et d’Orly. L’accès aux aéroports de Toulouse-Blagnac, Nantes, Clermont-Ferrand a été aussi bloqué temporairement. La FEETS FO a lancé par ailleurs « un appel à tous les salariés du transport aérien pour qu’ils répondent massivement aux mots d’ordre de ses syndicats et sections syndicales jusqu’à satisfaction ».

À Toulouse et à Marseille, c’est la grève des personnels communaux qui commence à se faire sentir. Les éboueurs de Toulouse ont décidé d’intensifier la grève qu’ils avaient entamée la veille en bloquant quatre de leurs cinq dépôts paralysant le ramassage des ordures dans la Communauté urbaine, a indiqué FO à l’origine du mouvement. Toujours à l’initiative de FO, la grève des territoriaux entamée le 12 octobre à Marseille s’est poursuivie affectant comme jamais le ramassage d’ordure. Selon la préfecture, quelque 8.000 tonnes d’ordures se sont accumulées dans les rues de la cité depuis le début de la grève des éboueurs. Au point que le préfet a décidé d’envoyer des militaires pour faire le boulot. Ils sont à l’origine du blocage des trois tunnels urbains de la ville pendant plusieurs heures.

Dans l’Education nationale, c’est toujours la mobilisation des lycéens et des étudiants qui retient l’attention. Des centaines d’établissements sont restés perturbés ou bloqués mercredi dans la plupart des Académies… à l’image de Paris où des dizaines de lycées sont affectés. À l’appel de leurs organisations (FIDL, UNL), près d’un millier de lycéens se sont d’ailleurs rassemblés dans la matinée devant le Sénat dans une ambiance bon enfant et aux côtés de dizaines de militants de syndicats dont FO. Chez les étudiants, le mouvement prend également de l’ampleur. On a recensé des dizaines de Facultés en grève partielle ou totale, selon leur principal syndicat (UNEF). Ces trois organisations de jeunes ont appelé mardi les lycéens et les étudiants à amplifier les actions et à participer en masse ce jeudi à une journée nationale de manifestations.

En Mayenne des actions se poursuivent également : blocage du Pont de Paris à Laval, distribution de tracts à Mayenne, barrage filtrant à Evron....

Face à la rigidité du pouvoir exécutif, la détermination contre ce projet des retraites demeure donc intacte. Et pour FO, « le mouvement dispose encore de réserves, en particulier celle consistant en un appel unitaire à 24 heures de grève franche pour dynamiser encore plus fortement » la mobilisation.

21 octobre 2010