Grève des routiers : la balle est dans le camp du Patronat

, par udfo53

Les syndicats maintiennent leur menace de blocage illimité des entrepôts de marchandises à partir de dimanche. La levée du mot d’ordre dépendra des négociations, suspendues pour quelques heures, après des discussions tendues toute la nuit.

Grève ou pas grève des routiers à partir de dimanche soir ? On le saura à la mi-journée. La levée ou non du mot d’ordre de blocage illimité des entrepôts de marchandises par les syndicats dépendra de l’issue de l’avant-projet d’accord élaboré au terme d’une nuit de négociations tendues sous l’égide du ministère des Transports.

Ce texte prévoit une hausse de 4% des salaires des chauffeurs, de 3,75% pour le personnel d’encadrement et une augmentation de 3% des frais de déplacement. Pour les routiers les mieux rémunérés, la hausse serait échelonnée en deux fois : 3% immédiatement, 1% en février. Il prévoit aussi la mise en place d’une mutuelle conventionnelle, obligatoire et l’engagement d’états généraux sur la profession qui s’attaqueraient à des chantiers comme l’instauration d’un 13ème mois. Pour mettre un terme à deux années blanches, les syndicats FO, CFDT CFTC, CGT, CGC réclamaient notamment 4% de hausse salariale ainsi que 4% des frais de déplacement ainsi que la mise en place pour tous d’un 13ème mois et d’une grille d’ancienneté identique (voir notre article du jeudi 3 décembre 2009). Les discussions ont été suspendues à 6 heures du matin et devaient reprendre à 11 heures, ont annoncé les syndicats, qui sont restés unis sur les revendications pour les les quelque 500.000 des salariés du secteur.

En face, le patronat est lui on ne peut plus divisé. Après s’être retournée vers ses mandants, seule une organisation d’employeur, TLF, devrait se remettre ce matin à la table des négociations. Ce ne sera pas le cas des trois autres (FNTR, UNOSTRA, OTRE) qui ont refusé de poursuivre les discussions placées depuis mercredi sous la houlette de médiateurs du gouvernement. Lequel gouvernement a mis quand même 100 millions d’euros sur la table, sous la forme d’allègements de cotisations sociales patronales, afin de s’éviter un conflit social majeur à l’approche des fêtes de fin d’année.

« Dans ce secteur, on a l’impression que les patrons sont prêts à augmenter les salaires à condition que ce soit l’Etat qui paye. A chaque fois qu’il y a un problème avec eux, ils se retournent vers l’Etat et demandent de l’argent et n’assument pas leurs responsabilités en tant qu’employeur », avait déploré hier matin le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly sur France Info. Il avait ajouté « il y a une détermination du côté des organisations syndicales de salariés : s’ils n’ont pas satisfaction, ils mettront en route ce qu’ils avaient prévu à savoir le blocage des plates-formes, c’est évident ». Dans l’attente d’un accord, la menace de blocage des entrepôts de produits frais à partir du 13 décembre de dimanche soir restent toujours de mise, ont confirmé en effet les syndicats de routiers.

11 décembre 2009