FO : « TOUS LES ENSEIGNEMENTS DOIVENT ÊTRE TIRÉS POUR LES CENTRALES FRANÇAISES »

, par udfo53

Pour FORCE OUVRIERE, la filière nucléaire devra plus que jamais pouvoir échapper aux aléas conjoncturels, aux marchés et aux conflits d’intérêt privés.

L’accident nucléaire au Japon, dont on ne mesure pas encore toutes les conséquences humaines et écologiques, a fait ressurgir en France la question de la sûreté de ses centrales électronucléaires.

Force ouvrière demande ainsi « que tous les enseignements soient tirés à tous les niveaux et dans toutes les instances prévues (…) afin de faire progresser encore les exigences en matière de sûreté des installations ». D’où la nécessité « de disposer en France d’une industrie, de centres de recherche et d’organismes de contrôle à caractère public et disposant des moyens suffisants de leurs missions ». Pour FO, l’Etat doit par-dessus tout « demeurer l’actionnaire majoritaire, voire unique » des entreprises du nucléaire en les « soustrayant aux aléas conjoncturels, aux marchés, aux conflits d’intérêt et aux enjeux de pouvoirs ». L’organisation syndicale veut pointer du doigt les velléités en Europe, et par conséquent en France, de libéraliser à tout prix le secteur de l’énergie, y compris la filière nucléaire, pour les rendre plus rentables.

Car au-delà de la catastrophe naturelle (séisme, tsunami) à l’origine de l’accident nucléaire au Japon, tout indique que la sûreté de certaines installations dans ce pays est passée derrière les intérêts financiers d’opérateurs privés. Dans un passé récent, la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco, c’est son nom) à qui les autorités nippones ont confié la gestion et la production de la centrale aujourd’hui en ébullition à Fukushima, a été en effet épinglée à diverses reprises pour avoir falsifié des rapports sur l’état réel de ses infrastructures. En 2002, une enquête des pouvoirs publics japonais a démontré qu’elle avait soustrait à son autorité de tutelle des informations cruciales sur l’apparition de fissures et de corrosion sur ses réacteurs mais aussi sur les températures dans les circuits de refroidissement. En 2007, Tepco a récidivé en minorant le niveau des fuites radioactives consécutives à autre tremblement de terre.

17 MARS 2011