Délais d’attente au permis de conduire :
Entre manipulation des statistiques et rêve de business.
C’est bien connu, on fait dire aux chiffres ce que l’on veut : ainsi, depuis quelques mois, les données publiées par l’Administration servent les ambitions d’un ensemble d’organisations patronales d’auto-écoles.
Les observations de terrain et l’analyse du SNICA-FO, syndicat majoritaire (72%) des inspecteurs et délégués du permis de conduire et de la sécurité routière, ne corroborent pas les propos alarmistes et caricaturaux de « l’Union des professionnels » sur les délais d’attente à l’examen du permis de conduire.
Pourquoi un tel écart entre l’interprétation des statistiques et la réalité du terrain ?
– Parce que 60% des candidats au permis B (auto) réussissent leur examen au premier passage et ne connaissent donc pas de problèmes de délais d’attente.
– Parce que, parmi les 40% restant, une forte proportion repasse l’examen dans des délais raisonnables.
– Parce que la notion de « délai moyen » est une vue de l’esprit et n’explique pas pourquoi, dans une même ville, voire dans une même rue, une auto-école affiche 15 jours d’attente quand celle d’en face en annonce dix fois plus !
A qui servent ces propos tendancieux sur l’examen du permis de conduire ?
– A une « union des professionnels » qui souhaite disposer à loisir de places d’examen fort lucratives.
– A certains services de l’Etat qui ont bien intégré que la stratégie classique pour se débarrasser de missions, c’est d’ancrer l’idée dans l’opinion publique qu’elles dysfonctionnent !
Pourquoi le SNICA-FO défend-t-il le service public du permis de conduire et sa gratuité ?
– Parce que la jeunesse, priorité gouvernementale, n’a pas à supporter un coût supplémentaire pour passer le permis de conduire.
– Parce que le permis de conduire n’est pas une marchandise : le permis c’est l’emploi, c’est la mobilité, et l’Etat n’a pas à répondre aux rêves mercantiles de dirigeants d’organisations patronales d’auto-écoles, mais seulement aux besoins d’usagers, afin qu’ils soient convenablement formés et donc prêts à obtenir l’examen.
– Parce que la finalité de l’apprentissage n’est pas de passer indéfiniment l’examen mais bien d’obtenir son permis de conduire le plus rapidement possible et sans frais supplémentaires, le SNICA-FO combattra tout projet mettant en péril l’avenir du service public du permis de conduire !
mai 2014