4 DECEMBRE 2021 : LA MAYENNE EN FORCE A PARIS POUR LA DEFENSE DE L’HOPITAL PUBLIC

lundi 6 décembre 2021, par udfo53

Intervention de Sébastien Lardeux, Secrétaire du syndicat FO du Centre Hospitalier du Nord Mayenne et Secrétaire Général de l’Union Départementale FORCE OUVRIERE de la Mayenne

Lorsque le 9 octobre, alors que nous étions plus de 4000 manifestants à Mayenne, pour dire non au dépeçage de l’hôpital, et qu’à cette occasion nous avons proposé de monter à Paris le 4 décembre pour obtenir des garanties de pérennité de l’hôpital, nous ne pensions pas que notre initiative allait faire boule de neige et que de très nombreuses organisations nous suivraient.

En Mayenne, nous sommes modestes, nous avons bien compris que ceux qui se sont saisis de notre initiative, ne l’ont pas fait parce qu’ils sont éperdument amoureux de notre beau département. Mais bien parce que, ce qui se passe à Mayenne n’est qu’un triste exemple parmi tant d’autres.

En effet, pas un seul département, ne connait, n’a pas connu, ne connaitra pas une restructuration, ou une fermeture de services de lits, ou d’hôpital si nous ne stoppons leur politique néfaste.

A Mayenne, le projet de l’ARS consiste simplement à vider de son territoire une grande partie de ses lits au détriment de la santé de 100 000 habitants déjà largement impacté par la désertification médicale et cela confirme la politique de destruction du gouvernent en matière de santé publique. Car il s’agit pour le gouvernement d’aller au bout de la logique de la loi « ma santé 2022 ». Il s’agit d’aller au bout de la logique des groupements hospitaliers de territoire et de continuer à fermer des lits et supprimer des postes en recentrant les activités sur les hôpitaux dit support.

En Mayenne, depuis plus de 8 mois (et même avant), les salariés avec FO, la population avec l’association Audace 53 et les élus, nous nous battons pour le maintien de l’hôpital. Nous sommes plus de 500 manifestants des Pays de la Loire, aujourd’hui à Paris, pour défendre l’hôpital public. Et je remercie aussi l’UDFO 75 pour son aide logistique.

Même pendant la pandémie, rien ne les arrête. Le gouvernement a supprimé 5758 lits en 2020.

En Mayenne, comme partout ailleurs nous refusons de faire partie des statistiques de 2021 et des années suivantes. Les mobilisations à Mayenne ont obligé Castex de nommer un médiateur pour apaiser la situation.

Sur tout le territoire français, la seule médiation possible, c’est le maintien des hôpitaux, la réouverture des lits et des services, l’embauche massive de personnel hospitalier.

La population, les soignants, le disent et le répètent : quand c’est NON, c’est NON ! Ils ne veulent pas de la fermeture de leurs hôpitaux. Nous sommes déterminés…

Aux projets des ARS, se rajoutent des fermetures de lits par milliers par manque d’effectifs de soignants. Il ne s’agit pas seulement d’un problème conjoncturel comme on veut nous le faire croire, mais ce sont bien les conséquences des politiques de santé que nous dénonçons depuis des années.

Des centaines de services sont fermés. Les plans blancs sont déclenchés partout. Eh oui comment répondre à une nouvelle vague après avoir fermé 5700 lits en 2020 ??

Dans les pays de la Loire, une demi-douzaine de services d’urgence de smur sont au mieux en procédure dégradée fermés un jour sur deux, voire plus.

Tous les hôpitaux sont impactés, même les CHU. Les conséquences sur la santé des citoyens sont dramatiques. Nous sommes des centaines de milliers à ne plus avoir accès à la santé.

Les agents hospitaliers fuient l’hôpital public à cause des conditions de travail et ce malgré les augmentations des rémunérations avec le Ségur arrachées par les mobilisations avant et pendant la crise. Et nous continuerons à nous battre l’amélioration et l’extension des mesures pour tous.

Les changements continuels des plannings, les changements d’horaire, les rappels incessants sur les repos, la précarité, finissent d’écœurer tous les hospitaliers. Seule l’embauche massive de personnels hospitaliers formés améliorera les conditions d’exercice.

Les semaines passent et la situation des hôpitaux se tend. Nous ne pouvons pas accepter que la seule réponse du gouvernement soit des plans cosmétiques et markéting. Il y a urgence. L’hôpital ne peut pas attendre.

Les promesses, la main sur le cœur de la fin du dogme de la fermeture des lits ont été vite oubliées. Et le dogme de la politique d’austérité, des équilibres comptables a vite repris sa place.

Nous ne pouvons pas accepter que ce gouvernement continue la transformation de l’Egal accès aux soins en équitable accès aux soins, qui se terminera par plus d’accès du tout.

Dans de nombreux endroits, le combat contre l’effondrement hospitalier s’organise et les réactions sont importantes. Mais nous ne pouvons pas nous battre chacun de notre côté avec plus ou moins de succès.

Il est de notre devoir de tout mettre en œuvre pour sauver l’hôpital public.

Nos syndicats fortement mobilisés avec leur UD Force Ouvrière considèrent que le combat pour la défense de l’hôpital public n’est pas que l’affaire des hospitaliers, mais de toute la population.

Nous considérons que l’initiative du 4 décembre doit être un tremplin pour la reconquête de l’hôpital public, et cela dans l’unité la plus large possible.

Merci.