1er MAI

, par udfo53

Prise de parole intersyndicale

Mesdames, Messieurs, camarades, Merci d’être présents pour cette journée internationale de lutte des travailleurs et travailleuses.

Nous le répétons à chaque fois, le 1er mai n’est pas la fête du Travail.

Le 1er mai demeure le symbole de l’engagement syndical : celui de la solidarité ouvrière, du refus de l’exploitation, de l’aspiration à l’émancipation individuelle et collective, de l’action collective et de l’internationalisme.

Le 1er Mai c’est aussi un engagement pour la Paix.

Nos organisations réaffirment leur soutien et leur solidarité à l’égard de la population, des travailleurs et de leurs syndicats en Ukraine, qui sont les premières victimes, comme cela est toujours le cas dans tous les conflits. Comme l’écrivait Paul Valéry : « la guerre, c’est le massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit des gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas ».

Les confédérations syndicales s’organisent pour apporter une aide aux camarades des confédérations ukrainiennes, un convoi syndical rassemblant du matériel pour les camps de déplacés qu’ils gèrent va partir à la mi-mai.

Nous apportons aussi notre soutien à la population et aux militants russes qui rejettent la guerre, qui appellent à la paix et qui subissent la répression.

Nous devons également regarder la situation de nombreux pays où la période est aux attaques contre les libertés, contre les droits syndicaux, attaques qui visent à réduire au silence ou circonscrire le rôle essentiel du syndicalisme. La répression est parfois sanglante. Soyons vigilants et soutenons les militantes et militants qui se battent pour leurs droits et leurs libertés.

Et hélas, la France ne fait pas exception !!!

La confédération syndicale internationale dénonce la situation française dans son dernier rapport, je cite « En France, la police a réprimé de grands mouvements sociaux en 2019 et 2020. De nombreux manifestants ont été arbitrairement arrêtés et détenus ».

De même, Amnesty International dénonce les atteintes aux droits humains, la série de mesures prises restreignant le droit de circuler, de manifester librement ainsi que le recours excessif à la force…en France !!!

Et le ministère de l’Intérieur vient d’acheter 91 blindés pour la police, cela va très certainement favoriser le dialogue social !!!!

Nous exigeons toujours l’abrogation de la loi dite sécurité globale, la loi dite anticasseur, le décret de sécurité intérieure la fin du régime d’état d’urgence permanent.

Macron et son gouvernement n’ont de cesse de remettre en cause les libertés fondamentales dans le seul but d’essayer de contenir la contestation et les luttes sociales.

Nous ne céderons rien sur le plan des droits démocratiques et syndicaux.

Nos organisations réaffirment leur attachement viscéral à la République une et indivisible, garante de l’égalité des droits, notre attachement à la laïcité, à la séparation des Eglises et de l’Etat et nous serons sans faiblesse sans concession sur nos valeurs fondamentales : le refus du racisme, de l’antisémitisme, de la xénophobie, et des slogans qui font de l’étranger, du migrant, le bouc émissaire faute d’apporter des réponses sur le terrain économique et sociale.

Nous appelons à faire de ce 1er Mai un moment fort de réaffirmation des valeurs de solidarité, d’égalité et d’opposition à toutes formes de discriminations.

Il n’a échappé à personne que nous sortons de l’élection présidentielle et que la campagne législative est ouverte.

Nous l’avons tous compris, même s’il a tenté de nous faire croire entre les deux tours qu’il allait changer en citant Jaurès, le nouveau Président Macron compte mettre à profit les 5 prochaines années pour continuer à détruire toutes les conquêtes sociales. Non, il n’est pas majoritaire dans le pays, réélu qu’il a été avec seulement 38 % du corps électoral et seulement 21 % d’électeurs partageant son programme.

Macron a annoncé qu’il nommerait un premier ministre « social ». Qu’il ne nous prenne pas pour des lapins de 6 semaines. Nous connaissons les axes principaux de sa politique sociale.

Alors soyons clairs, nous mettrons, toute notre énergie, toutes nos forces, toute notre détermination à combattre son programme de régression sociale dans l’unité la plus large.

Nous nous battons pour une rupture profonde en matière salariale et pour les pensions. Avec l’inflation galopante depuis des mois et qui s’emballe encore plus depuis la guerre en Ukraine, la situation faite aux salariés du privé comme du public, aux retraités, aux privés d’emploi, aux étudiants, n’est pas tolérable alors que les amis milliardaires de Macron ont accumulé 236 milliards supplémentaires lors de la pandémie. Et beaucoup avec le quoi qu’il en coûte.

Nous voyons les prix sur les étals des supermarchés, à la pompe, sur nos factures de gaz de fioul d’électricité exploser. De nombreux citoyens sont tombés dans la pauvreté et la précarité. De nombreux salariés sont des travailleurs pauvres.

La réponse immédiate et nécessaire doit être celle de l’augmentation immédiate des salaires, du Smic et la valeur du point d’indice de la fonction publique et des grilles des salaires conventionnels. Les pensions de retraites doivent être également revalorisés et indexés selon l’inflation.

Dans plusieurs secteurs, des conflits ont été engagés par ou avec nos syndicats dans des entreprises pour exiger des augmentations de salaires. Nos organisations soutiennent tous les salariés qui se battent pour améliorer leurs conditions de travail ou salariales.

Nous exigeons le blocage des prix des produits de première nécessité des carburants et de l’énergie. Nous rappelons que nul ne doit profiter de la guerre.

Nous exigeons l’interdiction de versement de dividendes aux actionnaires. Les profits records réalisés ces derniers mois doivent être utilisés au financement d’un vrai travail et d’un vrai salaire.

Nous nous battons pour arrêter de malmener les services publics.

Nous dénonçons le recours aux cabinets de conseil privé, amis de Macron, pour démanteler des pans entiers du service public.

Les services publics républicains doivent obtenir les moyens nécessaires tant sur le plan des effectifs que des moyens financiers pour remplir leurs missions en assurant l’égalité de traitement de l’ensemble de la population sur l’ensemble du territoire, avec un accès de proximité pour tous.

Nous exigeons la fin de la politique de destruction de l’hôpital public, la fin des fermetures de lits et la réouverture de lits. La situation de nos hôpitaux en Mayenne est particulièrement préoccupante. Nous ne pouvons pas accepter et nous habituer aux fermetures nocturnes récurrentes des urgences et de nombreux services par manque de personnel, de médecins qui fuient les conditions de travail de l’hôpital et des Ehpad.

Nous nous opposons aux tentatives de privatisation de l’université pour la rendre payante. Pour nos organisations, les fonds publics doivent aller au financement de l’enseignement public et son développement en Mayenne et non à l’enseignement privé qu’il soit ou non confessionnel.

Loin des discours de façade, le gouvernement continue sous le manteau de supprimer des postes dans l’éducation nationale, dans les services publics, dans les différentes administrations. Comme, par exemple aux impôts où les déménagements des services se résument par des postes en moins. En Mayenne, il ne reste plus que 4 trésoreries publiques.

Oui, mettons fin à la destruction systématique des services publics, et au contraire engageons un vaste plan d’investissements pour répondre aux besoins de la population.

Nous nous battons pour défendre et conforter notre modèle social.

Nos organisations syndicales continuent d’exiger la suppression de la réforme de l’assurance chômage dont le seul objectif est de réaliser des économies sur les droits des demandeurs d’emploi.

Nous réaffirmons collectivement que le chômage n’est pas un choix. Les privés d’emploi doivent bénéficier d’une assurance chômage garantissant à la fois un revenu de remplacement et un accompagnement adapté. Le durcissement du seuil d’accès a de graves conséquences : pour 1.15 million de personnes, c’est la diminution de leur allocation jusqu’à 40 % et donc la plongée dans l’ultra pauvreté.

Nous dénonçons le projet d’instauration d’une obligation d’activité en contre partie du versement du RSA. Nous réaffirmons que la priorité c’est une politique économique favorisant le droit à un emploi pérenne, à temps plein de qualité et justement rémunéré du début de la vie active jusqu’à la retraite. C’est aussi la fin de la captation des richesses produites par les salariés. Ce n’est pas la chasse aux précaires et aux pauvres.

Macron a pour programme une réforme des retraites. Nous disons tous NON à toute tentative de reculer l’âge de départ à la retraite. 62 ans et 43 années de cotisation c’est déjà beaucoup trop. Son projet aura aussi pour effet de baisser globalement le niveau des pensions. Il vise à supprimer tous les régimes existants fondés sur la solidarité intergénérationnelle. Au contraire, nous revendiquons la retraite à 60 ans à taux plein, le maintien de tous les régimes.

Il n’y aucun argument crédible à ce projet. En dehors de faire des économies sur le dos des retraités au profit du capitalisme.

Comme nous avons fait reculer le gouvernement sur son projet de retraite à point, nous mettrons toutes nos forces pour combattre tout retour à une quelconque contre-réforme idéologique.

Devant le refus massif de la majorité des Français, Macron annonce qu’il fera de la concertation !!! Nous connaissons tous sa définition de la concertation. Cela fait 5 longues années que nous subissons.

Alors nous le répétons, nous serons sur sa route et dans la rue comme aujourd’hui.

Ce 1er mai doit être l’occasion aussi d’exprimer la nécessité de mesures fortes et immédiates pour éviter les conséquences dramatiques du dérèglement climatique. L’urgence écologique et sociale est plus forte que jamais. Nous n’avons donc plus cinq ans à perdre : les inégalités explosent et la crise climatique s’aggrave de jour en jour ! Cette question concerne en tout premier chef le monde du travail.

Nos organisations syndicales resteront combatives, en défendant les intérêts des salariés, des retraités, des privés d’emploi. Nous considérons que c’est par l’action syndicale, les mobilisations de tout type et notamment par la grève que nous obtiendrons une issue favorable à nos revendications. Et nous sommes prêts.

Seules les luttes qu’on ne mène pas sont perdues d’avance.

En ce 1er Mai 2022, nous rappelons encore plus que jamais qu’on ne peut pas séparer la République et la justice sociale et qu’il ne peut y avoir de paix sans justice sociale.

Merci.

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Rassemblement intersyndical FO, CGT, FSU, Solidaires avec manifestation : rendez-vous à 10H30 Parvis des Droits de l’Homme à Laval (rue Souchu Servinière).