Congrès confédéral Un congrés tourné vers l’action

, par udfo53

Pas moins d’une centaine de délégués étaient inscrits pour intervenir à la tribune en ce deuxième jour de congrès confédéral, qui se confirme particulièrement combatif.

Nombreux sont les délégués qui ont souligné la progression de FO aux élections professionnelles, dans la fonction publique où FO est la seule organisation syndicale à avoir progressé dans les trois versants, mais aussi dans le secteur privé : chez Airbus, dans les caisses primaires d’Assurance maladie où FO devient première organisation syndicale, chez ArcelorMittal où FO a progressé de 7,5 % et obtient ainsi 27 % des voix, chez Schneider où le syndicat est désormais majoritaire et a supplanté la CFDT, pour ne citer que quelques exemples.

Face à des attaques sans précédent, la question de l’action au cœur des débats

Une progression à la hauteur des attentes des salariés, ont souligné plusieurs délégués.

Des hôpitaux « qui ne sont plus en capacité d’accueillir les malades », asphyxiés par les contraintes financières imposées par le biais des ARS dont le pouvoir va être renforcé par la loi Touraine, des classes qui ferment dans les écoles, des centres de Sécurité sociale qui disparaissent, des douaniers débordés alors que les suppressions d’emplois continuent après 50 000 postes déjà supprimés en vingt ans… Et maintenant, le pacte de responsabilité, la loi Macron qui met à bas certaines dispositions du Code du travail et du contrat collectif, la réforme territoriale qui aggrave les inégalités, les suppressions d’emplois qui se multiplient, mais aussi la chute du pouvoir d’achat… Tous les intervenants, chacun à leur manière et par des exemples précis, ont souligné à quel point la force des attaques portées aux salariés par le gouvernement et le patronat est sans précédent.

Face à cette situation, la question de l’action a été au centre des débats, les appels à préparer une journée de grève interprofessionnelle étant salués chaque fois par des applaudissements nourris. « Ils veulent tout nous prendre et ils le feront si nous ne les en empêchons pas », a lancé un intervenant, exprimant visiblement un sentiment général.

Et aussi la laïcité, l’égalité hommes-femmes, la jeunesse…

Dans un contexte marqué par les événements dramatiques du début d’année, la question de la laïcité a également été abordée par plusieurs intervenants. Pour FO, « la laïcité, ce n’est pas toutes les religions à l’école, c’est aucune religion à l’école ! », s’est exclamé Hubert Raguin, Secrétaire général de la Fédération de l’Enseignement et de la Culture, déclenchant aussi une salve d’applaudissements.

Autre question très présente dans les débats : l’égalité entre hommes et femmes et pas seulement l’égalité professionnelle, mais aussi l’égalité au sein même de l’organisation syndicale. Plusieurs déléguées ont souligné la nécessité de se remettre en question et d’œuvrer pour que les femmes accèdent davantage aux postes de responsabilité dans les structures syndicales. « Nos camarades hommes doivent bien comprendre que les femmes sont des compagnes et non des concurrentes », a insisté Myriam Barnel, secrétaire de l’union départementale du Var, vivement applaudie.

De même, plusieurs intervenants ont souligné la nécessité de renforcer le travail syndical en direction de la jeunesse. « Syndiquer les jeunes n’est pas facile car ils ont peur. Ils ont la boule au ventre dès le collège. Ils pensent au chômage. Ils ont peur parce qu’ils ont un genou à terre. Et c’est bien pourquoi ils ont besoin de nous », a expliqué un jeune intervenant.

Du côté des stands, le livre de Marc Blondel…

Pendant que ces débats, particulièrement nourris, se déroulaient dans la salle plénière, l’activité autour des stands dans le hall n’a pas cessé. Sur l’un d’eux on peut trouver le livre témoignage de Marc Blondel, « Marc Blondel, rebelle, itinéraire d’un militant », vendu pendant toute la durée du congrès au prix de 12 euros au lieu de 16. De nombreux participants, militants et invités, se le sont déjà fait dédicacer par son épouse et compagne de tous les instants, Josiane, qui a terminé son avant-propos par ces mots : « …Une façon, bien à lui, de remercier la vie, les travailleurs, les militants syndicalistes et toutes celles et ceux qui, directement ou indirectement, ont partagé ses combats, son dédain pour l’injustice, son goût pour la résistance. Ce sont là quelques raisons qui m’ont convaincue d’autoriser la parution de ce témoignage, et ce pour la mémoire de Marc ».

4 fev 2015