Transports aériens : pour la défense du droit de grève

, par udfo53

Hier, les personnels des aéroports et des compagnies aériennes ont répondu en masse au mot d’ordre des syndicats, dont FO, pour rejeter une proposition de loi « portant atteinte, comme jamais, au droit de grève ». Le mouvement va durer jusqu’à jeudi.

LA GRÈVE DÉMARRE SUR LES CHAPEAUX DE ROUE

Tous les personnels des aéroports et des compagnies aériennes sont appelés depuis lundi à cesser le travail jusqu’à jeudi inclus pour exiger le retrait d’une proposition de loi, dont l’objet est de limiter sévèrement leur droit de grève. Déclenché par la quasi-totalité des syndicats du secteur, dont la fédération FO des Transports et le SNPC (personnels navigants et commerciaux FO), le mouvement a commencé dès hier matin à perturber sérieusement le trafic aérien. Il a provoqué moult retards et annulations de vols sur la plupart des aéroports français. Les taux de grévistes ont été particulièrement importants à Air France, notamment chez ses personnels navigants (50% et 60% des pilotes).

La direction de la compagnie a invité ses passagers à différer aujourd’hui leur voyage car ce deuxième jour de mobilisation devrait être encore plus suivi. Elle a d’ores et déjà annoncé l’annulation de 50% de ses vols long-courrier et de 30% de ses courts et moyens courriers. Jean Hedou, secrétaire général de la fédération FO de l’équipement, des transports et des services (FEETS-FO), n’est pas surpris par « l’ampleur du mouvement au regard du rejet unanime des salariés de la proposition de loi du député UMP Diard, qui a été adoptée en première lecture à l’Assemblée Nationale le 24 janvier dernier et qui porte atteinte, comme jamais, au droit de grève dans le transport aérien ».

Soutenu sans réserve par le gouvernement, le texte en question imposerait entre autres aux grévistes de se déclarer individuellement 48 heures à l’avance et d’exprimer leur volonté de reprendre le travail 24 heures à l’avance, sous peine de sanctions. Pour la FEETS-FO, « on retirerait ainsi aux salariés leur ultime moyen de se défendre face aux attaques dont ils sont victimes au niveau de leurs emplois, leurs rémunérations, leurs conditions de travail, leurs droits, leurs garanties collectives statutaires ou conventionnelles ». Elle tient à rappeler aussi « que c’est la libéralisation du secteur, les privatisations, le "dumping-social" et la "low-costisation", qui sont responsables des problèmes générateurs de conflits et non pas les salariés ».

Le ministre des Transports Thierry Mariani, a affirmé qu’il irait « jusqu’au bout » dans le bras de fer l’opposant aux organisations syndicales. « Si j’en crois le site d’info Mediapart, sur les 31 dernières semaines, notre ministre a pris 26 fois l’avion pour l’étranger dans le cadre de ses fonctions ou pour aller la rencontre des électeurs potentiels de sa circonscription des Français de l’étranger. Ce serait dommage que notre voyageur patenté s’entête sur le sujet », ironise Jean Hedou.

fevrier 2012