Toujours moins !

, par udfo53

Territoires ruraux : quand la « modernité » exige moins de services publics

Le déplacement du chef de l’Etat dans le département du Loir et Cher devait marquer une conclusion aux « Assises des territoires ruraux » lancées trois mois plus tôt dans la plus grande précipitation (et indifférence).

Après les « Grenelle » ou autres « Etats Généraux », ces « Assises » avaient un objectif ambitieux : réfléchir aux territoires ruraux de demain et dresser les pistes d’une nouvelle politique de développement de la ruralité.

Dès le début, Force Ouvrière s’était interrogée sur l’urgence à donner à cette question et sur sa déconnexion des réflexions menées par les autres ministères sur des problématiques transversales d’aménagement et de développement du territoire.

Force Ouvrière constate que le contexte des élections régionales a clairement occulté l’enjeu véritable des débats. Préférant communiquer sur les valeurs et l’identité du monde rural, les droits et devoirs des citoyens ou encore l’attachement de la France à son patrimoine, le Président de la République n’a pas donné le moindre signe d’une stratégie globale de développement territorial pour les zones rurales.

Le chef de l’Etat veut instaurer une « ruralité » privée de services publics en fermant là un bureau de poste, en ouvrant là une maison de santé, mutualisant, regroupant ou supprimant les moyens et les effectifs publics. Force Ouvrière condamne cette conception opposant les territoires les uns aux autres, aggravant les disparités entre zones rurales et zones urbaines.

Au final, le chef de l’Etat utilise ces « Assises » pour justifier les réformes en cours de son gouvernement comme la suppression de la taxe professionnelle, la réorganisation territoriale, la révision générale des politiques publiques ou la diminution de la fiscalité.

En revanche, rien sur le désenclavement, rien en matière d’emploi, rien pour réduire la pauvreté rurale et les inégalités croissantes entre les départements…autant d’enjeux majeurs de la ruralité.

Avec de telles Assises, les zones rurales ne risquent pas de se relever.

le 10 fevrier 2010