Secteur Bancaire : pas ou peu d’augmentation du pouvoir d’achat

, par udfo53

« AUX SALARIÉS : LES MIETTES ! A NOS DIRIGEANTS : LE FESTIN »

Malgré des profits repartis à la hausse comme jamais, le patronat de la branche refuse toute augmentation générale pour les employés du secteur. Il la réserve sans scrupules à quelques-uns de ses hauts cadres.

Le patronat du secteur bancaire pratique la politique de la main vide… « Aux salariés : les miettes ! À nos dirigeants : le festin », fulmine Sébastien Busiris (FO), après l’échec le 23 novembre des négociations salariales entre les syndicats et l’Association française des banques (AFB).

« Alors que le casino a rouvert ses portes à coup de distribution de bonus, de salaires démesurés et autres retraites "sombrero" pour quelques-uns des hauts dirigeants, l’AFB a écarté toutes les revendications salariales, pourtant portées par l’ensemble des syndicats du secteur qui emploie pas moins de 250.000 salariés », résume le responsable de FO-Banques.

En effet, l’AFB a refusé toute augmentation générale des salaires et s’est contentée de proposer une revalorisation de 1,5 % des minima conventionnels. Or, expliquent les syndicats, « ces minima sont aujourd’hui tellement déconnectés de la réalité des salaires (en moyenne 20% en- deçà des salaires les plus bas) que la réévaluation proposée n’aurait concerné aucun salarié ». Les négociations ayant échoué au niveau de la branche, c’est dans chaque établissement que les discussions devaient avoir lieu. Mais, les salariés se sont heurtés là aussi à la même mauvaise foi des patrons qui « se servent aujourd’hui de la crise financière (dont ils sont les initiateurs) comme alibi pour faire payer la note aux salariés et à la société toute entière » en allusion aux milliards d’euros d’aides publiques empochées sans contrepartie par les banques, observent les syndicats. Du coup, l’exaspération est montée d’un cran dans tous les établissements.

Les employés de la Société Générale et de HSBC ont ainsi haussé le ton la semaine dernière en observant une journée de grève pour dénoncer les rémunérations indues de leurs patrons et la rigueur imposée à la base. À la Société Générale, les syndicats exigent l’intégration d’une prime versée début 2009 dans le salaire (soit environ une hausse de 2%) face à une direction générale qui leur propose 0,7% d’augmentation en 2010. « Une proposition dérisoire au vu de ses derniers bénéfices trimestriels (420 millions d’euros) et de sa décision d’anticiper le remboursement de l’aide de l’Etat (3,4 milliards d’euros) », estime FO. Chez HSBC, après trois séances de discussion, la direction a décidé d’accorder une augmentation de 1,2% pour les salaires inférieurs à 30.000 euros et « une enveloppe salariale significative » (sans la chiffrer) pour valoriser les salariés les plus méritants. Sa politique salariale consiste dès lors en des mesures individuelles, là où les syndicats unanimes réclament des mesures collectives au vu de ses bons résultats. « Au premier semestre, cette banque a fait un bénéfice net de 2,3 milliards d’euros », rappelle FO. Même constat chez LCL où sont prévues demain de nouvelles actions à Paris. Arguant d’une faible inflation, la direction de l’ex-Crédit Lyonnais a proposé jusqu’ici 1,3% d’augmentation de la masse salariale pour 2010, essentiellement par des augmentations individuelles. « Une enveloppe inférieure de 40% par rapport aux mesures salariales octroyées en 2008 » souligne FO, pour qui, « c’est d’autant plus inacceptable que les principaux dirigeants de LCL, eux vont se partager 10 millions d’euros de salaires, sans compter les rémunérations variables

Le 1er decembre 2009