Salaire Minimum

, par udfo53

La Commission nationale de la négociation collective a planché, le gouvernement dispose de différents scénarios et doit trancher d’ici à la fin de l’année.

LE GOUVERNEMENT SE PENCHE SUR LA REVALORISATION DU SMIC

« Le SMIC doit être indexé sur les prix, mais aussi sur une part de la croissance », avait déclaré le candidat Hollande en avril dernier. En juillet, lors de la « Grande conférence sociale », le nouveau Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait repris l’idée, annonçant un projet de texte « avant la fin de l’année ». « Nous y sommes favorables s’il s’agit d’ajouter la croissance quand elle est positive », indiquait alors Marie-Alice Medeuf-Andrieu, présente à la table ronde intitulée « Assurer des systèmes de rémunération justes et efficaces ». Au nom de FO, elle avait rappelé le bien-fondé de l’indexation du SMIC sur l’évolution des prix, souhaitant cependant que l’indice du coût de la vie reflète mieux la réalité des dépenses des ménages (Revalorisation : Pourquoi pas le coup de pouce de juillet en janvier ?).

Un groupe de travail s’est mis en place dans la sous-commission Salaires de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC), pour explorer différents scénarios d’ajustement des critères de revalorisation et auditionner des économistes. Rappelons que, depuis 1970, le SMIC est recalculé chaque année afin de suivre l’évolution des prix à la consommation et celle du SHBO, le salaire horaire de base ouvrier. C’est le 17 décembre que le gouvernement devrait lever le voile sur une réforme du mode d’indexation.

RISQUE DE RÉGIONALISATION

Or début décembre, c’est le groupe d’experts créé par Nicolas Sarkozy pour « éclairer » sur la revalorisation annuelle du SMIC qui a remis son rapport au ministre du Travail, Michel Sapin. Comme ils l’ont toujours fait depuis quatre ans, ils se prononcent contre un coup de pouce au SMIC au 1er janvier, après celui, certes exceptionnel, mais ridicule, du 1er juillet dernier.

« Ce rapport n’est qu’un élément du débat », dit-on au ministère du Travail. Marie-Alice Medeuf-Andrieu, elle, s’emporte : « Une fois de plus, ce groupe prétend que le SMIC est un frein à l’emploi, ce qu’aucune étude sérieuse ne démontre. » Elle signale d’ailleurs que sur sept économistes auditionnés par le groupe de travail de la CNNC, six disent le contraire.

Le rapport du groupe d’experts remet tout en question, jusqu’au « principe même d’une revalorisation automatique ». Il propose aussi de substituer au SHBO « une référence reposant sur une base plus large », et de prendre en compte « l’homogénéité géographique », car, affirme l’une des économistes du groupe, « vivre avec le SMIC à Paris n’est pas la même chose qu’à Guéret, dans la Creuse », au mépris du principe républicain d’égalité sur tout le territoire.

Reste l’éventualité d’indexer le SMIC sur la croissance, mais le moment est mal venu. En cette période de récession, on pourrait se retrouver avec des valeurs négatives. Le ministère du Travail n’est pas loin de rejoindre FO qui, depuis le début, met en garde contre la volatilité de cet indicateur.

Déc 2012 Article paru dans FO Hebdo n°3055