Rythmes scolaires

, par udfo53

BILAN D’ETAPE : Pourquoi le Snudi-FO 53 combat la réforme des rythmes scolaires

.

 Elle détériore les conditions de travail des enseignants en allongeant leur temps de présence à l’école, et rend possible le travail le mercredi après-midi sur les 72h00 annualisées. Pour les enseignants la semaine de 4,5 jours c’est la semaine de 5 jours ! C’est travailler plus et gagner moins !

 C’est la remise en cause de notre statut de fonctionnaire d’Etat. Elle place les enseignants sous la coupe des municipalités qui détermine via le PEdT (Projet Educatif Territorial) l’organisation du temps scolaire : l’Etat se désengage et confie une autorité fonctionnelle aux mairies. Dans de nombreux secteurs, d’ores et déjà, les écoles du département basculent dans la réforme et subissent les choix politiques des élus locaux qui ont le plus souvent pris la décision sans consulter ou sans tenir compte de l’avis des conseils d’école et des enseignants. La « réforme » porte atteinte aux garanties statutaires des enseignants qui les libéraient jusqu’ici des pressions politiciennes.

 La réforme généralise le principe de dérogation qui devient la norme pour éclater le cadre national et le statut.

 Elle cultive la confusion entre le temps scolaire et le temps périscolaire.

 Elle augmente la pause de midi pour les élèves : dans plusieurs communes, la pause méridienne devrait passer à 2h15. Partout les journées d’école ne seraient pas plus courtes, elles pourraient garder la même durée, voir même s’allonger ! Il est permis de douter que cela réduise réellement la fatigue des élèves et favorise leurs apprentissages : c’était pourtant le prétexte du Ministre pour justifier sa réforme ! Le Ministre parlait « d’intérêt de l’élève », force est de constater que la cagnotte du fond d’amorçage de 50€ par élèves, et l’organisation des transports scolaires détermine davantage le choix des mairies et du Conseil Général !

 En prévoyant qu’une partie du temps passé à l’école soit défini et financé localement cette « réforme » induit nécessairement des différences de traitement et de droits entre les élèves en fonction des ressources des communes, leurs choix, leurs orientations politiques et rompt de fait le pacte républicain.

 La circulaire n°2013-036 du 20 mars 2013 (voir analyse plus bas) précise les objectifs et les modalités d’élaboration des PEdT et confirme la territorialisation de l’école annoncée par le projet de loi de refondation.

 La "réforme", c’est de la poudre aux yeux pour ne pas s’attaquer aux vrais problèmes : milliers de postes de RASED et spécialisés supprimés, postes de remplaçants insuffisants, classes surchargées, programmes scolaires trop lourds…

La "réforme" est un prétexte pour adapter l’Ecole publique laïque à la transformation de la République une et indivisible en une « République » des territoires, des métropoles et intercommunalités aux règles différentes, aux droits différents, aux inégalités de toutes sortes, livrés à l’arbitraire et aux appétits des groupes de pressions et féodalités locales. Il s’agit de soumettre l’Enseignement public aux exigences des marchés portées par la Commission de Bruxelles qui s’emploie à disloquer les acquis des peuples, les Codes du travail, à privatiser les Services Publics et les administrations d’Etat.

Nous laisserons un collègue du département conclure ce "bilan d’étape" en publiant le mail qu’il nous a adressé il y a quelques jours (et qui ne restera pas sans suite) :

"Suite à différents envois par mail ou conversation téléphonique, je reviens vers vous concernant les rythmes scolaires. En effet, après différentes réunions entre enseignants, IEN, représentants de parents et élus municipaux qui ont toutes duré de 2 à 3 heures, la municipalité de (...) vient de mettre en place une grille en total désaccord avec les enseignants, qui ne tient compte d’aucune des propositions que nous avons faites pour les APC.

Ainsi, chaque classe ira en TAP(*) organisé par la mairie chacune leur tour, laissant un enseignant sans élèves à attendre qu’ils reviennent et empêchant ainsi toute possibilité de travailler ensemble entre enseignants en APC(**) ou en réunion de concertation.

Les enseignants n’admettent pas et n’admettront pas que la municipalité décide unilatéralement de leurs horaires de travail et ne prenne pas en compte leur propositions et compétences pour les APC.

Quelles solutions avons-nous pour refuser cette organisation ? Serons-nous la seule commune du secteur où les enseignants ne finissent pas la classe ensemble en fin de journée ? Serons-nous la seule commue du secteur où la décision aura été prise sans accord avec l’équipe pédagogique ?

Va-t-on laisser encore longtemps cette réforme qui allait forcément déboucher sur ce genre de problème empoisonner la vie des école et des enseignants qui font leur travail consciencieusement ?"

Tout est dit.

Comment, dans ces conditions, le SNUDI-FO 53 pourrait accepter ou laisser planer un doute sur une telle "réforme" ?

Le 21 mai 2013 par le snudi FO

(*) : Temps d’Activités Péri-scolaires

(**) : Activités Pédagogiques Complémentaires