Routiers : Négociations au point mort, camion à l’arrêt

, par udfo53

Après l’échec des négociations salariales dans la soirée d’hier, les fédérations syndicales des transports routiers, dont FO, ont appelé les chauffeurs à amplifier la mobilisation. Une nouvelle réunion est convoquée pour jeudi matin.

Une nouvelle réunion de négociation sur les salaires dans les transports routiers est programmée jeudi 22 janvier dans la matinée, mais la présence de la partie patronale n’avait pas été confirmée dans l’après-midi du 21 janvier.

Dans la nuit du 21 au 22 janvier, la fédération FO Transports a appelé à la reprise et au renforcement de la mobilisation des chauffeurs routiers, entamée dimanche soir. Le 21 janvier, les organisations patronales avaient quitté la table des négociations vers 18 heures, et refusé de revenir s’asseoir avec les syndicats, en dépit des demandes formulées par les ministères du Travail et des Transports. « C’est du jamais vu », indique Philippe Maitre, membre de la délégation FO.

Les représentants des organisations syndicales, présents quant à eux au rendez-vous de 23 heures mardi soir à la Direction générale du travail, n’ont pu reprendre les négociations, faute d’interlocuteurs patronaux. Les organisations syndicales avaient même été jusqu’à demander dans la soirée la levée des barrages routiers, en guise de signe apaisant en direction de la partie patronale. Elles ont occupé les locaux du ministère une partie de la nuit pour obtenir la reprise des négociations.

La négociation achoppe sur le montant de l’augmentation des salaires. Tandis que les syndicats revendiquent 5% de hausse pour tous les salaires, les représentants patronaux ont refusé d’aller au delà de 2%, lors de la négociation, ouverte le matin même. Les patrons ont ainsi proposé 2% pour les salaires les plus bas de la convention collective et 1% pour les cadres et agents de maîtrise. Largement insuffisant pour les syndicats.

Les syndicats revendiquent 5% d’augmentation

Les salaires n’ont quasiment pas été augmentés dans la profession depuis trois ans et les salariés du secteur routier marchandises ont perdu plus de 11% de leur pouvoir d’achat depuis 2009. En 2014, seul un des quatre coefficients en vigueur dans le transport routier – celui des salariés les plus qualifiés - dépassait le Smic. « La hausse proposée par le patronat équivaut à ramener le coefficient le plus bas à un centime au-dessus du Smic horaire brut », explique Patrice Clos, secrétaire général de la fédération FO Transports.

Le syndicat estime en outre le contexte favorable à des revalorisations, puisque les entreprises du secteur routier bénéficient d’aides publiques via le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et le pacte de responsabilité. Lesquelles se conjuguent avec des allègements de cotisation issues de la loi Fillon et la baisse du prix du carburant.

Outre une revalorisation salariale de 5%, les syndicats portent d’autres revendications, notamment la mise en place d’un treizième mois et une meilleure protection sociale.

Les chauffeurs de car et les salariés du secteur logistique (entrepôts, traitement des commandes), qui ont les mêmes revendications, ont également été appelés à cesser le travail. Des négociations salariales sont également en cours dans ces secteurs.

Janvier 2015