Régime de retraite et république sociale

, par udfo53

Retrouvez ci-dessous un article de Philippe PIHET, Secrétaire confédéral nouvellement nommé sur le secteur des retraites lors du dernier congrès confédéral de Montpellier

« La république sociale que nous appelons de nos vœux s’appuie sur la garantie de la retraite par répartition, solidaire et égalitaire. » Cette affirmation, extraite de la résolution protection sociale de notre XXIIe congrès, résume l’état d’esprit, la revendication et la combativité des adhérents et militants Force Ouvrière.

À l’heure de la négociation des régimes AGIRC et ARRCO, il est particulièrement opportun de préciser nos revendications.

En premier lieu, la pérennisation de l’AGFF, car il n’est plus envisageable que l’employeur fasse pression sur les salariés en agitant l’arme des abattements tous les deux ans. Et nous devons aussi stabiliser les taux de rendement.

C’est à nous, gardiens de l’édifice, de souligner la complémentarité entre les régimes de base, en annuités et salaire moyen, et les régimes complémentaires en points.

Les premiers garantissent une plus grande redistributivité entre tous les cotisants quand les seconds apportent une plus grande part de contributivité.

La pension de retraite est le prolongement de la vie active. Lui faire jouer un autre rôle, par exemple de redistribution de ressources entre les anciens salariés, n’a pas de sens, sinon la paupérisation de l’ensemble des retraités.

Notre engagement syndical consiste à expliquer les mécanismes et enjeux, afin de mobiliser les salariés pour défendre et améliorer l’existant.

La loi du 9 novembre 2010 envisage, à partir de 2013, une « réforme systémique », c’est-à-dire un régime universel en points ou en comptes notionnels.

Nous avons donc l’obligation de développer nos arguments dès maintenant : expliquer pourquoi des régimes complémentaires en points sont efficaces parce que complémentaires, tandis qu’un régime unique en points est pénalisant.

Le Conseil d’orientation des retraites a souligné qu’un système par points est beaucoup plus contributif, autrement dit la solidarité disparaît au profit de l’individualisme : ce n’est pas notre conception de la république sociale.

Quant aux agents de la fonction publique, leurs pensions et/ou régimes font partie de leurs statuts. Envisager un « régime unique » équivaut à détruire leur cadre juridique, pour ensuite détruire la République ?

Ainsi, créer un « Régime de retraite universel » revient à conforter les politiques restrictives développées à l’encontre du service public.

Sur ce terrain aussi, le travail syndical est immense. Mais, persuadés qu’aucun d’entre nous n’aspire au repos, nous allons nous mettre en marche pour pouvoir être fiers de dire : VIVE LA RÉPUBLIQUE SOCIALE !

Mars 2011