Réforme du Lycée : un projet inacceptable

, par udfo53

Le SNFOLC a été reçu par le cabinet du ministre le 16 novembre. Il s’agissait d’une réunion d’information et non de négociation : le cabinet a présenté ses « pistes de réflexion pour la seconde et le cycle terminal », « synthèse », selon ses propres termes, des discussions dans les groupes de travail, dont le SNFOLC a été écarté (1).

Les dernières dispositions (les précisions sur les grilles horaires) devraient être arbitrées dans les tout prochains jours. Rappelons que la nouvelle seconde devrait entrer en application en septembre prochain. Le ministère affiche imperturbablement que la réforme ne touche ni aux programmes nationaux, ni aux décrets de 50, ni aux postes actuellement attribués.

Toutefois, le projet tel qu’il a été présenté par le ministère se traduit par :

  une diminution de 2 heures des horaires disciplinaires des élèves
  la gestion d’un tiers de l’horaire de 2nde par le conseil d’administration selon un projet élaboré par le conseil pédagogique
  la suppression des règles nationales en matière d’attribution des dédoublements
  le plus grand flou sur les perspectives pour la voie technologique
  Pour les langues vivantes, la mise en place, de groupes de compétences constitués et dotés d’horaires selon des critères définis localement
  l’éclatement du groupe-classe entre ces divers aménagements censés répondre aux difficultés individuelles des élèves
  la possibilité pour chaque établissement de regrouper ses moyens horaires et de déroger à l’horaire hebdomadaire
  la multiplication de tâches autres que les cours disciplinaires.

L’accompagnement personnalisé de 2 heures est institué soi-disant pour remédier à l’échec scolaire. Il devrait inclure aussi bien la découverte des milieux professionnels, l’aide individualisée, une dose de perfectionnement que l’apprentissage des méthodes de travail.

Des dispositifs analogues ont déjà été mis en place dans le primaire, au collège et dans l’enseignement professionnel au détriment des horaires d’enseignement disciplinaire. Rien n’indique que l’objectif affiché soit atteint, en revanche, écoles, collèges et lycées professionnels sont désorganisés.… Pourtant le ministère persiste à vouloir les généraliser au lycée.

Regrouper des élèves de filières différentes dans de mêmes classes, c’est assurément des augmentations d’effectifs par classe. Cela permettrait au ministère d’afficher un « taux d’encadrement constant » tout en supprimant des postes.

Ce n’est pas par :

 la diminution des horaires d’enseignement des élèves
 la déréglementation du caractère national des programmes et des diplômes
 la polyvalence des enseignants et la flexibilité de leurs services
 la confusion entre le scolaire et l’extrascolaire par la « valorisation des engagements des lycéens »
 des effectifs en hausse dans les classes et des conditions de travail dégradées que la situation dans les lycées sera améliorée.

M. Chatel a ressorti la réforme Darcos des cartons. Elle n’est pas plus acceptable aujourd’hui qu’hier.

Le SNFOLC demande que le ministère reprenne le dossier à zéro et ouvre des négociations sans exclusive qui prennent en compte les demandes des personnels. Dans l’immédiat le SNFOLC appelle les personnels à se réunir dans les établissements et à s’adresser avec leurs organisations syndicales au ministre pour qu’il abandonne son projet.

(1) L’argument mis en avant est celui d’une prétendue représentativité spécifique aux lycées. Rappelons que FO, la CGT, SUD, victimes de cette mesure sont représentés au CTPM et ont adressé une demande commune à M. Chatel pour que toutes les organisations soient invitées, sans ostracisme. Les raisons réelles de cette discrimination avérée sont beaucoup plus certainement que seuls les signataires des points de convergence en juin 2008 avec M. Darcos ont été conviés à participer à ces groupes de travail (FSU, SGEN-CFDT, UNSA, FAEN, CSEN)…

Le 17 novembre 09