RGPP

, par udfo53

Le mouvement touche désormais tous des établissements auxquels le gouvernement veut appliquer sa règle implacable du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux. FO appelle à la « Résistance Générale des Personnels Publics ».

LA GRÈVE S’ÉTEND DANS LES MUSÉES ET MONUMENTS NATIONAUX

Le Louvre, le château de Versailles, les musées d’Orsay, Rodin, Gustave Moreau et Picasso, l’Arc De triomphe, Notre Dame de Paris, le château de Pau, les remparts d’Aigues-Mortes, et de Carcassonne… les amateurs d’art et de culture risquent aujourd’hui comme hier de trouver fermés bon nombre de musées ou de monuments nationaux les plus prestigieux.

À l’appel des syndicats FO, CFTC, CFDT, CGT, SUD, FSU et UNSA, le mouvement de grève reconductible des personnels s’est étendu jeudi à l’ensemble des établissements dépendant du ministère de la Culture. Il était parti le 23 novembre dernier du centre Pompidou à Paris qui est depuis fermé au public. Les personnels entendent ainsi s’opposer aux restrictions budgétaires et à l’application sans discernement de la règle du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux et érigée en dogme dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP).

Pour les syndicats « cette lutte est emblématique du combat des personnels du ministère de la Culture tout entier contre la RGPP (...) et contre le démantèlement du service public culturel ». Ils s’inquiètent aussi des conséquences de l’article 52 du projet de loi de finances 2010, voté le 12 novembre par l’Assemblée et qui prévoit de « rendre transférable tous les monuments aux collectivités locales sans un autre accord ni un autre avis que celui du préfet concerné » rappelle le syndicat national des affaires culturel FO. « On a affaire là à une redoutable logique de démantèlement des établissements publics culturels derrière laquelle se profile une privatisation dans la mesure où le transfert de ces missions aux collectivités locales ne sont jamais accompagnées des moyens budgétaire nécessaires », dénonce FO

Face à la colère des personnels, le gouvernement s’est montré pour jusque-là inflexible. Mercredi, à l’issue d’un entretien au ministère de la Culture, l’intersyndicale a dénoncé « une fin de non recevoir absolue » du ministre Frédéric Mitterrand, pour qui la RGPP doit s’appliquer quel que soient les conséquences. Et il n’y là rien de « choquant », pour le ministre du Budget, Eric Woerth. Lequel s’est plu hier à en rajouter une couche en réunissant à Bercy les dirigeants de quelque 500 établissements publics allant de Météo France à l’Office national des forêts en passant par les théâtres et les musées. D’ici 3 ou 4 ans, leurs dépenses de fonctionnement « devront être réduites dans une proportion identique à ce que fera l’Etat », soit une économie de 10% sur un total de 10 milliards d’euros, leur a asséné M. Woerth.

Pour la confédération FO, à la Culture comme ailleurs, « la deuxième vague de la RGPP, annoncée (…) n’est pas tolérable » alors que « les effets des 374 premières mesures de la RGPP sont d’ores et déjà dévastateurs et destructeurs pour de multiples missions, pour les services (…) et surtout pour tous les personnels ». Dénonçant les « principes idéologiques de réductions budgétaires et de privatisations », elle « réclame un moratoire immédiat sur les mesures de l’acte I de la RGPP et s’oppose à tout nouvel acte ». Et FO d’appeler à une autre RGPP : « Résistance Générale des Personnels Publics ».

4 décembre 2009