L’Inspectrice d’académie a décidé de suivre à la lettre les recommandations du ministère qui incitaient dès janvier les IA à reculer les opérations de carte scolaire (*) après les élections cantonales.

Il est vrai que les conséquences catastrophiques de la RGPP sur la présence des écoles publiques ainsi que la dégradation des taux d’encadrement qu’entraînera mécaniquement le retrait de 15 postes au département, auraient pu modifier le vote de certains électeurs… mieux informés !

Cela dit, Me Deloustal est bonne élève. Certains diront même qu’elle « fayote » devant son recteur et son ministre car nombre de ses collègues, inquiets du retard que les opérations prendraient, et des conséquences en terme de gestion dans les services, n’ont pas tenu compte des souhaits ministériels. Résultat : il lui faut boucler toutes les opérations (consultation des représentants du personnel, consultation des parents, des élus) en 8 jours ! Aucune information n’a filtré avant le 28 mars et tout doit être terminé le 5 avril !

Comment, dans ces conditions permettre aux représentants du personnel de consulter les écoles menacées, recueillir l’avis des enseignants, des élus pour défendre au mieux chaque dossier ? Mission impossible ! L’Inspectrice sait bien qu’en agissant ainsi, elle met tout le monde devant le fait accompli et ôte toute possibilité de discussion, de négociation et éventuellement de mobilisation. C’est un véritable déni de démocratie.

Alors, quand, 3 heures avant le début de la première réunion, le 28 mars, elle fait parvenir aux syndicats des documents qui globalisent les effectifs des écoles voisines, afin de faciliter les fermetures et de limiter les ouvertures de classe (**), la coupe est pleine. Les syndicats représentatifs, dont Force Ouvrière, lui claquent la porte au nez : discuter dans ce cadre aurait signifié en accepter le principe.

Les syndicats seront reçus par le Préfet ce mercredi 30 mars et des contacts sont pris avec les parents d’élèves et des élus.

Il est hors de question pour FO de rester l’arme au pied et, s’il le faut, nous appellerons, aux côtés des autres syndicats enseignants du département à une mobilisation dans les prochains jours.

Ils veulent casser le service public : pour eux, pas plus que la poste ou l’hôpital l’école ne mérite mieux qu’une course aux économies et, à terme aux profits !

Force Ouvrière ne laissera pas faire.

Laval le 29 MARS 2011

(*) chaque année, l’inspecteur d’académie procède, en fonction des moyens que lui donne le ministère, aux fermetures et aux ouvertures de classes ; ces opérations ont lieu généralement entre décembre et février. (**) plus il y a e’élèves dans une école, plus le taux d’encadrement est élevé et donc plus il est difficile d’obtenir une classe supplémentaire ; en comptabilisant ensemble les effectifs d’écoles voisines, généralement l’élémentaire et la maternelle, chacun comprend les gains espérés par l’administration, aux dépens de l’intérêt des élèves.