Permis de conduire : les inspecteurs lèvent le pied

, par udfo53

Il n’y avait pas d’examens du permis de conduire aujourd’hui à Paris et en partie dans les Yvelines. Suite à l’agression d’un inspecteur vendredi sur le centre de Vélizy-Villacoublay, quatorze des quinze inspecteurs parisiens ont exercé ce jour leur droit de retrait, quatre inspecteurs basés dans les Yvelines ont refusé aussi de faire passer des examens.

Il faut désormais que des décisions concrètes soient prises indique Pascale Maset, la secrétaire générale du syndicat FO des inspecteurs (Snica-FO) majoritaire sur son secteur. Le Snica-FO accompagné de plusieurs inspecteurs de l’Ile-de-France (220 inspecteurs du permis) a ainsi rencontré ce lundi 10 avril un représentant de l’Administration, le chef de service de l’Éducation routière du secteur des départements 75 et 78.

FO a réitéré ses revendications à savoir des mesures d’accompagnement dont une prise en charge administrative de des agents lors de dépôts de plainte ou encore un soutien psychologique lors d’une agression. Le Snica-FO demande encore que l’administration porte plainte elle aussi en cas d’agression d’un inspecteur. Il souhaite par ailleurs que les centres d’examens du permis soient placés sous vidéosurveillance. On perçoit de plus en plus de tension lors des examens du permis explique Pascale Maset.

Trop de candidats

Un an avant cette agression du 7 avril au cours de laquelle le fonctionnaire a été blessé à la mâchoire, un autre inspecteur avait été agressé. Il est toujours en arrêt maladie. Pour la secrétaire générale du Snica-FO, les tensions voire les actes de violence ne relèvent pas forcément du hasard.

Sous couvert de réduire les délais d’attente pour passer l’examen -60 jours de délais actuellement- la réforme ou privatisation du permis organisée par l’ancien ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve mais aussi par la loi Macron a entraîné une forte augmentation du nombre de places à l’examen. Aujourd’hui les auto-écoles présentent de plus en plus de candidats à l’examen, y compris les candidats qui n’ont pas du tout le niveau pour passer l’épreuve. Cela créé des tensions constate Pascale Maset.

Certes explique la militante la transmission différée au candidat du résultat de l’examen a été obtenue par FO après plusieurs années de lutte. Ce différé du résultat est en vigueur depuis 2000 en région parisienne. Cela ne suffit pas toujours indique le Snica-FO.

Comprenant de lui-même mercredi dernier que sa piètre prestation devant l’examinateur n’allait pas lui permettre de décrocher le permis, le candidat est revenu au centre d’examen deux jours plus tard et a agressé l’inspecteur. Le Snica-FO insiste donc pour que l’Administration prenne au plus vite des mesures afin de protéger les inspecteurs.