NON A L’INTERIM à la CPAM de la Mayenne

, par udfo53

FORCE OUVRIERE SE MOBILISE

La mobilisation de notre syndicat, appuyée sur celle du personnel, avait empêché jusqu’ici la prolifération des contrats précaires à la CPAM. Cette permanence sur la défense du contrat de travail, de la C.C.N.T et de son article 17 qui prévoit la titularisation au bout de 6 mois, a connu bien des épisodes :
  en 1978, c’est l’apparition des premiers stages précaires : les « stages Barre », du nom du 1er ministre de l’époque. Comme beaucoup d’organismes, la CPAM en recrute 3, le 1er janvier 1978. A l’issue d’une grève qui durera 21 jours, le personnel arrache la titularisation au 31 mai (afin que ces agents bénéficient de la prime vacance)
  fin 2005, face à un développement des emplois en CDD, le syndicat se manifeste. Suite à une pétition massivement signée par le personnel, nous obtenons en 2006, que le recrutement en C.D.I s’opère parmi les C.D.D. Et nombre de jeunes agents d’aujourd’hui doivent leur embauche à cette mobilisation.
  plus récemment encore, en 2009, notre syndicat stigmatisait l’avalanche de stagiaires sur l’organisme. En CE nous obtenons la mise en place d’une charte régissant les stages.

La direction, qui connaît fort bien la vigilance de la représentation du personnel, informe par Flash Infos fin octobre, d’une « arrivée » pour remplacer une absence de M Margottin. En l’absence d’autres précisions, nous pensons que nous sommes dans le cas habituel : C.D.D pour remplacement d’un agent absent. Le vendredi 6 novembre, le C.I.E découvre fortuitement qu’on a menti par omission au personnel et à ses représentants, puisqu’il s’avère, que pour la 1ère fois, on a fait appel à une agence intérimaire. Notre syndicat cherchera à rencontrer la G.R.H sur le sujet le 9 novembre, ce qui ne sera pas possible techniquement. C’est donc en réunion plénière du CE, et donc en présence de l’intéressée qui assurait le secrétariat de la réunion, que, le lendemain nous interviendrons et que nous entendrons le directeur assumer pleinement cette démarche et nous affirmer qu’elle ne serait pas exceptionnelle. La fermeté des élus FO l’amènera à dire qu’il n’allait pas changer d’attitude parce que le syndicat FO avait une religion sur la question du contrat de travail.

De façon très claire donc, le directeur remet en cause un équilibre qui a été préservé à la CPAM sur la question des recrutements. Puisqu’il cherche délibérément l’affrontement sur cet aspect fondamental du contrat de travail, le syndicat FO n’a pas d’autre choix que la riposte.

Soyons très clairs, laisser passer un premier recours à l’intérim (même pour une mission courte, même sur un poste particulier…) c’est s’exposer à nous retrouver demain dans une situation comme à l’URSSAF de Laval. L’ACOSS interdisant l’embauche de C.D.D, nous avons aujourd’hui 13 intérimaires (depuis plus d’un an pour certains), pour 51 agents en C.D.I. Un intérimaire, ce n’est pas un agent de l’institution, l’employeur ne cotise pas pour lui au C.I.E dont il ne peut bénéficier, il peut rester 6 mois, 18 mois sans être intégré dans les effectifs. C’est la précarité la plus totale.

Face à la gravité de la situation, les adhérents FO réunis le 16 novembre ont décidé qu’on ne pouvait pas laisser passer et que le syndicat devait se mobiliser pour demander la transformation de la mission intérim en C.D.D. Il appelle l’ensemble du personnel, employés et cadres, à bien comprendre ce qui se joue à la veille d’un C.P.G lourd de menaces en terme de taux de remplacement. Tous les services peinent de plus en plus, la place pour des embauches existe. Laisser entrouvrir la porte de l’intérim, ce serait compromettre la titularisation de CDD, ce serait favoriser l’émergence d’agents de seconde zone, sans droits, sans lien avec l’organisme. Et lorsqu’on mélange les statuts dans une même entreprise ce sont tous les employés qui finissent par en pâtir.

Un débrayage est prévu le 19 novembre pour l’ensemble du personnel de la CPAM.