Mardi 23 mai : Jean Claude MAILLY reçu par le Président de la République

, par udfo53

Compte rendu de la rencontre de ce matin 11 heures à l’Elysée

"J’ai rencontré ce matin le Président de la République qui effectue ce jour une série de rencontres bilatérales.

Après avoir rappelé au Président le contexte de son élection : double fracture, sociale et territoriale, un score élevé mais ne signifiant pas acceptation de son programme, j’ai précisé qu’à la double fracture correspondait une double responsabilité : rassembler politiquement (ce qui n’est pas notre affaire) et ne pas cliver socialement, ce qui suppose une vraie concertation et de répondre aux attentes et demandes.

Sur la méthode, tout en rappelant la phrase de Victor Hugo : « la forme c’est le fond qui remonte à la surface » j’ai demandé à ce que les ordonnances ne soient pas publiées en août mais que le calendrier soit détendu.

L’ordonnance est un outil. De deux choses l’une : ou l’on est d’accord avec son contenu (ex. 1945 ou 1982) ou l’on est en désaccord et l’ordonnance est un passage en force. Cela suppose donc au préalable une vraie concertation (et non une simple consultation) sur le fond, avec le temps nécessaire et que le gouvernement entende, c’est-à-dire qu’il soit, lui, « flexible ».

Tout n’a pas pu être abordé en une heure et une première rencontre est prévue demain avec le Premier Ministre et la Ministre du travail.

J’ai particulièrement insisté sur l’ADN de FORCE OUVRIERE, à savoir le respect des différents niveaux de négociation, dont la branche, mis à mal par la loi travail sur le temps de travail.

J’ai plaidé pour le respect de la liberté de négociation, à savoir notamment la liberté de fixer du normatif dans la branche et ai rappelé la position du BIT en la matière et sur la liberté de désignation du délégué syndical.

J’ai abordé la dimension européenne (ex. campagne pour l’augmentation des salaires, directive temps de travail et travail détaché) et la dimension internationale.

Ont également été rapidement abordés les prud’hommes, l’assurance chômage et les retraites.

Du côté du Président, il n’a pas dit non à une prolongation et approfondissement des discussions et s’est montré ouvert sur l’articulation des niveaux de négociation, comme sur les autres dossiers.

Faute de temps (1h) n’ont pas été abordés suffisamment l’assurance chômage ou les retraites.

J’ai également évoqué l’AFPA, GMS et STX

J’ai publiquement indiqué avant la rencontre que nous n’étions ni naïfs, ni suspicieux (procès d’intention)."

Notre réformisme militant n’est pas de la politique politicienne. Il s’agit à la fois de défendre nos positions, de juger sur les actes et d’être pragmatique. C’est aussi ce qui nous différencie des partis politiques.

Personne ne dictera les positions de FORCE OUVRIERE, hormis FORCE OUVRIERE.

De tout temps nos interlocuteurs nous considèrent imprévisibles.

Nous appelons cela la liberté de comportement et l’indépendance.