Lycées et Colléges : grève vendredi 12 mars

, par udfo53

Les syndicats s’opposent aux réformes et aux suppressions de postes programmées par le gouvernement.

A l’Education nationale, le gouvernement semble avoir fait le choix de l’affrontement. À la veille d’une journée nationale de mobilisation – les personnels des lycées et collèges sont appelés vendredi à faire grève et à manifester dans toutes les académies – le ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel, n’avait toujours pas répondu à la demande d’audience formulée en février par les huit syndicats du second degré, dont FO. Opposés « à la réforme des lycées, à la réforme de la voie professionnelle, à celle du statut régissant les établissements scolaires et à la politique budgétaire qui dégrade toujours plus les conditions de travail et d’étude », ils auraient bien voulu aborder avec lui toute ces questions « dans les meilleurs délais et en tout état de cause au plus tard le 12 mars », écrivaient-ils le 26 février dernier.

Au lieu de ça, le ministre a préféré multiplier les « provocations et les manœuvres de diversion dans les médias, a dénoncé mardi le syndicat national FO des lycées et collèges (SNFOLC), en réaction aux annonces sur le remplacement des enseignants absents. M. Chatel a en effet remis sur la table deux mesures évoquées en janvier et susceptibles, selon lui, de résoudre les absences de courte durée de profs. La première consiste à faire appel aux « jeunes retraités de l’Éducation nationale » ou aux « étudiants en cours de formation ou juste diplômés ». La seconde est de pouvoir « faire appel à des remplacements inter académiques » car, pour le ministre, il n’y a pas de raison qu’un professeur de math de l’académie de Créteil (Val de marne) n’aille pas faire des remplacements dans l’est de Paris.

« Comment peut-il feindre de s’intéresser aux problèmes des classes que son administration laisse des jours, des semaines, voire des mois, sans enseignant, alors qu’il a lui-même décidé d’amputer de 125 millions d’euros le chapitre des remplacements du budget 2010 ? », s’insurge le SNFOLC, avant de rappeler, que 36 286 postes d’enseignant ont été supprimés dans les lycées et collèges depuis 2002. Du fait de la disparition de ces postes, les titulaires-remplaçants sont de plus en plus affectés à des postes à l’année, créant les difficultés que subissent aujourd’hui les établissements, expliquent les syndicats, qui mobilisent les personnels vendredi justement contre la suppression de 16.000 postes supplémentaires à la rentrée prochaine. « Les personnels veulent la satisfaction de toutes les demandes de postes d’enseignants, de surveillants, de CPE dans les collèges et les lycées », précise FO.

Les syndicats contestent aussi la réforme du lycée, conçue pour réduire les effectifs enseignants et portant en germe une désorganisation des établissements en « imposant une autonomie de gestion de la pénurie ». Ils s’inquiètent enfin des conditions d’entrée dans le métier des enseignants tout juste recrutés, qui pourront se voir imposer un temps plein dès la rentrée de septembre, ce qui n’a jamais été le cas jusqu’à présent.

11 mars 2010