Logement : le poids du toit n’a jamais été aussi pesant sur le budget

, par udfo53

Pour près d’un Français sur deux le budget logement est devenu trop important. « En une quinzaine d’années seulement, les prix des logements ont été multipliés par 2,5 dans notre pays, soit une hausse bien plus vive que celle des revenus (multipliés par 1,6 depuis 1995).

Les loyers ayant eux aussi augmenté plus vite que le coût de la vie, le poids de l’ensemble des dépenses de logement dans le budget des ménages s’est fortement accentué », constate une étude du CREDOC (Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie), parue en février dernier. Elle fait apparaître qu’en cinquante ans, alors que les prix à la consommation ont été multipliés par 10, les prix des loyers ont été multipliés par 18, ceux des charges ont été multipliés par 26 et les prix de l’immobilier ont été multipliés par... 55.

Selon elle, près d’une personne sur deux (49% exactement) déclare que ses dépenses de logement constituent une « lourde charge », une « très lourde charge » ou une « charge à laquelle elle ne peut faire face » alors que seule une sur trois (34%) était dans cette situation au début des années 1980. Elle note également qu’en 2008, « les classes moyennes supérieures commencent à leur tour à être touchées par le problème » mais qu’à « l’opposé, les plus aisés de nos concitoyens déclarent de moins en moins souvent ressentir leurs dépenses de logement comme une lourde charge (-7 points en trente ans). »

La crise du logement « entretient également un sentiment de déclassement social » renforcé par le décalage « entre la vive hausse des prix et la plus lente amélioration de la qualité des logements » : 32% des Français vivent encore dans un logement comportant au moins un « défaut majeur de qualité », comme un toit percé, de l’humidité dans le logement, une installation de plomberie ou électrique défectueuse, voire une absence de sanitaires. Un chiffre élevé, supérieur à la moyenne européenne (26%).

Avril 2010