Les agents FO demandent 8% de hausse immédiate des salaires

, par udfo53

Il faut un dégel des salaires et des mesures immédiates d’augmentations, insistent les fonctionnaires FO en ce début de discussions sur les rémunérations entre le ministère et les syndicats.

« Le salaire net de nombreux agents a diminué. » Effectivement, et ce n’est ni un agent qui le dit, ni un syndicaliste... C’est la ministre de la Fonction publique elle-même, interviewée par le quotidien Le Parisien le 10 mars dernier. Pour autant, en ce printemps, Mme Lebranchu et plus largement le gouvernement ne proposent aucun dégel des salaires aux 5,2 agents de la Fonction publique. Alors que le ministère a fixé un programme de négociations jusqu’en 2015 sur les thèmes des parcours professionnels, des carrières et des rémunérations (PPCR), les organisations syndicales, dont FO, rappellent toutefois la réalité : les fonctionnaires subissent pour la cinquième année consécutive une stagnation de leurs salaires à travers le gel du point d’indice (base servant au calcul des salaires–traitements statutaires de tous les agents). « On n’a jamais vu ça ! », résume Christian Grolier, Secrétaire général de la Fédération générale des Fonctionnaires FO (FGF FO). De son côté, le ministère précise la contrainte de la négociation PPCR qui doit se tenir « dans le contexte de rétablissement des comptes publics »... Concrètement, l’austérité budgétaire est l’invitée de marque de ces négociations, que le ministère souhaiterait conclure en 2015 par un accord-cadre. Pour l’instant, à la veille d’une nouvelle réunion cette semaine (le 1er avril), les fonctionnaires FO maintiennent plus que jamais leurs revendications.

120% du SMIC au minimum

La première d’entre elles, explique l’Union interfédérale FO des agents de la Fonction publique (UIAFP FO), porte sur une revalorisation immédiate de 8% de la valeur du point d’indice afin de résorber un peu la perte de pouvoir d’achat sur les salaires depuis 2000, soit 14%. Les agents FO demandent aussi l’octroi de 50 points d’indice supplémentaires à tous les fonctionnaires, soit l’équivalent de 230 euros. Par ailleurs, ils revendiquent la réévaluation du salaire minimum de la fonction publique à 120% du Smic. Le ministère entend-il ces revendications ? Pour FO, il ne propose rien qui permettrait aux agents « d’avoir des perspectives de carrière et de la visibilité dans leur rémunération ». Or des mesures sont indispensables, insiste FO, rappelant que les plus bas salaires (la catégorie C) sont au niveau du SMIC. Plus globalement, l’ensemble des grilles de salaires (catégories A, B et C) se sont tassées et manquent d’attractivité car elles n’ont jamais été totalement révisées. La durée d’évolution dans la carrière s’est par ailleurs allongée et le poids des primes (au mérite, liées au poste occupé, etc.) représente désormais en moyenne plus du quart de la rémunération. À tout cela il faut ajouter des possibilités de promotion qui ont globalement été divisées par deux en quelques années, souligne FO. Face à cette situation salariale dégradée, la ministre n’évoque toutefois pour l’instant qu’une seule piste concrète, s’inquiète FO. Celle-ci consisterait à demander des efforts aux agents de catégorie A (la plus haute), sous-entendu au profit des autres catégories de fonctionnaires. Est-il bien raisonnable d’engager les discussions actuelles tout « en opposant les agents entre eux », interroge l’UIAFP FO. « On se demande quand ce gouvernement osera proposer de baisser le salaire des cadres pour revaloriser celui des agents des catégories C et B. » Pour l’UIAFP FO, les agents attendent non pas une technique inique de vases communicants, mais des augmentations de salaires, rapides, substantielles, et pour tous.