La nécessité d’une banque nationale pour l’industrie

, par udfo53

Lors du conseil des ministres du 7 juillet, le gouvernement a présenté un état des lieux sur le « financement des entreprises ». Face à la faiblesse des encours de crédits bancaires aux entreprises, les aides et les investissements publics ont fait la preuve de leur nécessité.

Aujourd’hui, pour Force Ouvrière, l’urgence est d’évaluer correctement et de coordonner tous les dispositifs publics existants : Oséo, Fonds stratégique d’investissement, Caisse des dépôts et de consignation, Programme d’investissements d’avenir, Pôles de compétitivité, niches fiscales, crédits d’impôts recherche, etc.

Pour ce faire, une banque nationale coordonnant tous ces dispositifs est indispensable, afin de permettre de :

 réaffirmer la légitimité de l’intervention de l’Etat en promouvant des grands projets publics ainsi que des politiques publiques sectorielles en lien avec les différentes filières industrielles, dans le respect des branches professionnelles ;

 défendre, valoriser et développer l’emploi, les salaires, les conditions et les moyens de travail dans les entreprises, en particulier où l’Etat est actionnaire ;

 empêcher les délocalisations et stopper le dumping social et fiscal ;

 soutenir la recherche et l’ingénierie publiques, l’enseignement technique, professionnel et supérieur et favoriser la formation professionnelle.

Pour FO, les industries et entreprises bénéficiant d’aides publiques et d’exonérations de cotisations sociales doivent être soumises au préalable à des engagements et des contreparties sur le maintien et le développement de l’emploi ainsi qu’en matière de négociations de salaires. L’Etat doit l’imposer, y veiller et le contrôler.

De plus, quand la situation l’exige, l’Etat doit permettre une prise de participation publique majoritaire, voire intégrale, de capital par des fonds publics dans les entreprises. En tant que soutien financier aux fonds propres des entreprises, en tant qu’actionnaire de certaines, ou en tant qu’employeur, l’Etat a des obligations sociales, salariales, en matière d’emplois et d’améliorations des conditions de travail et des droits des salariés concernés. Il se doit de donner l’exemple.

Toutes ces priorités sont néanmoins absentes de la politique présentée le 7 juillet. Le gouvernement veut bien générer des profits avec l’argent public mais il oublie son rôle républicain de garant de l’intérêt général.

Juillet 2011