L’économie sociale : une autre économie ?

, par udfo53

2,3 millions de salariés, 200.000 entreprises, plus de 10% du PNB, ces quelques chiffres ne suffisent naturellement pas à résumer cette économie méconnue qu’est l’économie sociale.

C’est-à-dire les associations, les mutuelles et les coopératives.

Issues du mouvement ouvrier de la fin du XIXe siècle, en même temps que naissaient les syndicats, fondés très souvent par les militants syndicaux, mutuelles professionnelles et coopératives étaient le complément « gestionnaire » du syndicat, qui s’assignait le rôle revendicatif.

Avec la loi de 1901 créant la liberté d’association, grande loi républicaine qui, avec la loi de 1884 (liberté syndicale), celle de 1905 (laïcité) et la Charte d’Amiens (1906), a façonné la République dont le Conseil national de la Résistance, par son programme, a modelé concrètement le contenu social.

Pendant un siècle, les syndicats de leur côté, les entreprises et structures d’économie sociale du leur, ont évolué et leurs rapports ont été agités, de l’hostilité à la proximité.

Aujourd’hui encore, de nombreux militants FO, soit à titre personnel en tant que citoyens libres (n’ayant donc pas de comptes à rendre), soit au titre de leurs syndicats, exerçant des responsabilités dans des entreprises de l’économie sociale, ont exprimé leur souhait que notre organisation se préoccupe de ce secteur.

Un colloque, tenu à la Confédération le 13 janvier dernier, a permis de confronter, à travers quatre ateliers, les points de vue des associations, coopératives (coopératives de consommation et de production), mutuelles « dommages » et mutuelles « santé » sur les relations qu’elles entendent avoir avec le mouvement syndical, dans le respect de l’indépendance réciproque et du rôle respectif des uns et des autres, et donc sans interférence.

Il ne s’agit pas de cultiver une nostalgie des années où les repères idéologiques étaient clairement connus de tous.

Le monde est devenu plus compliqué, le paysage syndical a évolué, des alliances, implicites ou non, ont disparu.

La révolution de la représentativité syndicale amène tous les syndicats à se préoccuper, par exemple, du rôle maintenant prépondérant du comité d’entreprise.

Pour l’immédiat, la Confédération ne peut pas, de son côté, ne pas se préoccuper des élections de 2012 dans les très petites entreprises (TPE), ou des élections, le 20 octobre 2011, dans la fonction publique.

À moyen et long terme, le caractère permanent des élections amène naturellement la Confédération à se préoccuper de toutes les entreprises et de toute l’économie.

Mieux se connaître d’abord, se rencontrer si c’est utile, se confronter si nécessaire, coopérer si c’est possible, dans le respect du rôle des uns et des autres, était l’ambition de ce colloque dont FO Hebdo rendra compte prochainement.