1er Mai : journée internationale de solidarité et de revendications Jean Claude MAILLY en Mayenne

, par udfo53

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Cette année notre traditionnel rassemblement du 1er Mai a revêtu un aspect un peu particulier avec la présence de Jean Claude MAILLY venu adresser son salut fraternel à l’ensemble des travailleurs mayennais.

C’est devant une salle comble que Loic REVEILLE, secrétaire Général de l’UD FO 53 a chaleureusement remercié Jean Claude MAILLY de sa présence aujourd’hui à Laval , démontrant ainsi qu’au sein de notre Confédération il n’y a pas de "petites UD". Il a ensuite fait un point sur la situation économique de notre département avant de passer la parole au Secrétaire Général de l’Organisation.

Discours de Loïc REVEILLE :

"Cher(e) Camarade,

Je vous apporte le salut fraternel des membres du bureau et de la C.E de l’UD FO de la Mayenne.

Je remercie Jean Claude MAILLY, notre Secrétaire Général pour sa présence à nos côtés ce 1er mai 2013. C’est le signe qu’il n’y a pas de petites UD d’un côté et de plus grosses d’un autre et c’est aussi un signe d’amitié.

Je tiens aussi à saluer la présence parmi nous de
 Roland GAILLARD
 Janine LETHORE
 Daniel MORICEAU
 Lisa France PAROISSE

Avant de donner la parole à Jean Claude, je souhaite rappeler que le 1er Mai c’est avant tout la journée internationale de solidarité et de revendications des travailleurs.

En Mayenne, chaque année, nous organisons un rassemblement de nos militants pour perpétuer cette tradition. Ainsi ce matin 5 équipes de camarades, une quinzaine, sont allés coller nos affiches revendicatives sur les panneaux d’expression libre dans Laval et ses alentours. Merci à ces camarades.

Cette année notre revendication met l’accent sur deux points : Solidarité et refus de l’austérité.

Solidarité parce que la classe ouvrière à plus que jamais besoin de s’unir surtout face à la crise pour lutter contre toutes les régressions qu’on lui impose au nom de la rigueur.

Cette austérité, imposée par les gouvernements sous la dictée de l’Europe nous mène droit dans le mur.

En Mayenne cela se traduit par la disparition de plus en plus fréquente de service au public avec son flot de laissés pour compte.

Il n’est pas rare, en zone rurale, sans transport en commun suffisant de devoir faire plus de 30 kms pour une consultation chez un médecin généraliste.

Les écoles, les antennes de services sociaux, CAF, CPAM disparaissent, la Poste, EDF et bien d’autres s’éloignent de plus en plus de certains territoires y abandonnant des populations de plus en plus fragiles.

La perte de pouvoir d’achat fait basculer de plus en plus de travailleurs vers la pauvreté. Les chiffres du RSA en Mayenne sont en augmentation au même titre que ceux du chômage. Ainsi le chômage des jeunes a progressé de 25.6 % sur un an en Mayenne. C’est la plus forte progression des pays de Loire.

Pour masquer cette réalité on nous explique que nous sommes dans une région où il fait bon vivre et que les Pays de la Loire partagent avec la région Aquitaine la palme de la meilleure qualité de vie.

Des employeurs mayennais vont même jusqu’à affirmer que le reste à vivre est tellement supérieur en Mayenne par rapport à d’autres départements qu’il n’est pas utile d’augmenter les salaires et que le SMIC est trop haut.

Pourtant en Mayenne comme ailleurs de plus en plus de travailleurs n’arrivent plus à payer les factures de chauffage de leur logement, de plus en plus reportent à plus tard des visites chez le dentiste ou l’ophtalmologiste face à des frais restant leur charge trop élevés. L’austérité mène à de plus en plus de souffrance.

Le travail au guichet d’accueil des services est de plus en plus dur. A la CAF, la CPAM, les CCAS, les associations, Pôle-emploi... tous se trouvent à un moment ou un autre dans l’impossibilité de répondre face au public, de plus en plus nombreux en demande d’aide. Pour autant pas d’embauche ; on ferme même au public pour tenter de combler les retards. C’est le chat qui se mord la queue. A la réouverture des services ils sont plus nombreux et de nouveau les retards s’accumulent.

A ce rythme là nous allons droit dans le mur.

Alors Mes Camarades, unissons nos efforts, rassemblons les salariés actifs, privés d’emploi ou retraités sous la bannière du syndicalisme libre et indépendant La CGT-FO pour :

Une relance de l’activité économique par l’augmentation générale et significative des salaires, pensions, retraites au minima sociaux.

Dénonçons et rejetons toutes les mesures portant atteinte aux intérêts des travailleurs telles que l’ANI, la RGPP et la MAP aujourd’hui.

Vive FORCE OUVRIERE

Vive la CGT-FO"

Loïc REVEILLE passe ensuite à la parole à Jean Claude MAILLY, Secrétaire Génral de la Confédération FORCE OUVRIERE.

Quelques extraits de l’intervention de Jean Claude MAILLY :

Les syndicalistes : premières cibles et victimes d’oppression et de violence à travers le monde !

En ce 1er mai, journée internationale de solidarité et de revendications, Jean Claude MAILLY a tenu à évoquer la situation des travailleurs et des syndicalistes du monde entier.

Pour ces derniers, le constat est toujours le même, les syndicalistes sont les premières cibles d’oppression, de violence et on décompte encore 75 syndicalistes assassinés en 2012 et encore beaucoup trop menacés de mort ou même en détention.

Partout où les peuples sont menacés dans leur quotidien, en particulier dernièrement en Corée, en Inde mais aussi au Mexique, les syndicalistes sont parmi les premiers à faire l’objet de mesures répressives mais partout les salariés se battent et résistent, défendent leurs conditions de travail et leurs revendications.

LA CRISE S’ETERNISE,

L’AUSTERITE S’INSTALLE !

Ce jour de revendications est aussi l’occasion de parler encore et encore de cette crise du capitalisme financier qui s’éternise et de cette austérité qui s’installe durablement au plan international, européen et dans notre pays.

Un mot sur la situation internationale. Ce sont plus de 200 millions de chômeurs que compte le monde en 2013 et c’est loin d’être fini puisque l’Organisation Internationale du Travail prévoit une augmentation de ce nombre de plus de 5 millions en 2013 et de 3 millions en 2014. Ce qui ferait un taux de chômage mondial à plus de 6 % de la population active.

Face à ces chiffres et ce constat, il y a urgence, , à remettre en cause le modèle capitaliste, libéral et financier. Nul besoin n’est de rappeler ce qu’il continue de se passer en Grèce, en Espagne, au Portugal ou même récemment à Chypre pour en être convaincu !

Au niveau européen, la récession est belle et bien là, le chômage est à 12 % dans la zone euro et devrait encore progresser à 27 % en Grèce et 26,9 % en Espagne, respectivement 60 % et 55 % chez les jeunes.

Face à cette situation dramatique renforcée par les mesures d’austérité drastiques opérées dans ces pays, FO le répète inlassablement, la résolution de la crise passe par une rupture à trois niveaux : international, européen et national.

De fait, cette crise étant une crise de système au niveau international, elle exige des décisions à ce niveau. La question des paradis fiscaux : en la matière, il s’agit de réglementer pour interdire ces « trous noirs » de la finance et de la fiscalité. Les déclarations ne suffisent pas et n’engagent que ceux qui les croient, ce sont des actes qui sont attendus. Comment peut-on croire que les peuples subiront l’austérité sans réagir quand certains échappent à l’impôt et que les inégalités se creusent ? Le renforcement de la solidarité syndicale aux niveaux international et européen est donc plus que nécessaire.

Au niveau national, l’austérité ne dit pas son nom mais est belle et bien présente et se répand. Il y a longtemps que nous expliquons que les 3 % de déficit budgétaire ne seront pas respectés en 2013 et que cette norme dogmatique est dangereuse car en France, après avoir augmenté les impôts et réduit les dépenses, l’heure est encore au serrage de boulons. Alors que la croissance économique est nulle, que le chômage augmente fortement atteignant le record absolu de 1997, 10,2 %, les dépenses publiques et sociales sont comprimées, accentuant ainsi la rigueur et la récession.

Ainsi, après avoir annoncé qu’en 2013 les efforts ont porté à 70 % sur l’augmentation des recettes et à 30 % sur la diminution des dépenses, le gouvernement annonce pour 2014 une évolution inverse.

De même, l’accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013 transposé dans une loi qui va s’appliquer prochainement, salué par les milieux financiers et la commission européenne, constitue un accord d’accompagnement de cette politique économique d’austérité. Cela justifie pleinement nos appels à manifester les 5 mars et 9 avril derniers et notre pression militante auprès des députés et sénateurs contre la transposition de l’ANI en projet de loi dont nous avons réclamé le retrait.

En effet, par rapport au texte de l’ANI, des rectifications ont été apportées au projet de loi voté à l’Assemblée nationale et au Sénat mais le fond demeure, à savoir pour l’essentiel la flexibilité réclamée depuis longtemps par le patronat. C’est-à-dire notamment l’instauration des accords de maintien dans l’emploi avec baisse possible des salaires et abandon de l’obligation de faire des plans de sauvegarde de l’emploi, mais aussi mobilité interne forcée et raccourcissement des délais de procédures pour les PSE.

Sur des éléments clés liés à la flexibilité, nous ne pouvons en aucun cas être d’accord avec des dispositifs remettant en cause les droits des salariés. On le voit, réforme du marché du travail, réforme ou contre-réforme annoncée sur les retraites, réduction des dépenses publiques, le cocktail libéral est de sortie. Il est de notre rôle devant ce constat de mettre en garde le gouvernement car la remise en cause des services publics, à savoir la MAP qui continue la RGPP, l’acte III de décentralisation, les velléités de durcir les conditions pour la retraite, la facilité des licenciements, la stagnation des salaires, non seulement sont destructrices socialement mais économiquement dangereuses et inefficaces.

FO sait prendre ses responsabilités !

En notre qualité d’organisation syndicale libre et indépendante, nous savons prendre nos responsabilités et si les pouvoirs publics persévèrent dans cette voie, il n’y aura pas d’hésitation à se mobiliser, voire même à convaincre de la nécessité d’une unité d’action. Nous l’avons montré à l’occasion de notre action du 5 mars dernier pour la mobilisation contre l’ANI du 11 janvier et sa transposition législative avec la CGT. Cet appel conjoint à se mobiliser a rassemblé le 5 mars plus de 200 000 manifestants sur l’ensemble du territoire. Mais aussi à l’occasion du 9 avril, autre jour de rassemblements et d’actions, relatif à l’examen et le vote du projet de loi à l’Assemblée nationale.

On le constate à travers ces deux exemples, FO n’a pas de problème avec l’unité d’action quand elle se justifie, quand elle est nécessaire et possible sur la base de revendications claires et de modalités acceptées.

Par contre, nous refusons de nous inscrire dans une démarche permanente d’intersyndicale virant au syndicat unique qui est contraire à notre attachement à la liberté syndicale.

Flexibilité, baisse du pouvoir d’achat et réduction des dépenses publiques et sociales constituent le triptyque d’une politique d’austérité. C’est la flexibilité du social imposée face à la rigidité de la politique économique.

Ainsi, ce que fait le gouvernement en matière de dépenses publiques est révélateur. Avec la MAP (modernisation de l’action publique) qui prolonge et accentue la RGPP, la RéATE 2 qui va accroître la désertification de la présence de l’Etat dans les départements et l’acte III de la décentralisation qui risque, avec la décentralisation à la carte, de balkaniser la république. C’est bien une logique de remise en cause du service public républicain et des valeurs républicaines qui se met en place. Ce que bien entendu une organisation comme FO, profondément républicaine, ne saurait accepter.

Ce qui m’amène à évoquer le sujet de la représentativité. Nous avons eu les résultats de la représentativité dans le secteur privé le 29 mars dernier. En obtenant 15,94 % en tout et 18,23 % en poids relatif pour la négociation au niveau interprofessionnel, notre organisation confirme nettement sa troisième place dans le paysage syndical. Ces résultats sont le fruit de tout le travail syndical effectué sur le terrain par les équipes syndicales : syndicats, UD, fédérations et confédération, qu’il faut saluer.

Pour autant, il ne faut pas dormir sur nos lauriers et il nous faut, forts de ces résultats, nous développer encore plus en nous implantant là où nous ne sommes pas présents et nous développer là où nous sommes présents.

En effet, il est important de savoir que nous avons obtenu 15,94 % en terme d’audience avec 55 % de taux de présence dans les entreprises, ce qui signifie que si nous étions implantés dans 70 % des entreprises, nous pourrions obtenir plus de 20 %.

Le développement est une priorité pour notre organisation.

Comme vous pouvez le constater, mes camarades, nous avons encore du pain sur la planche.

Aujourd’hui, en ce jour de solidarité internationale et de revendications sociales, c’est le moment de rappeler l’attachement de FO aux valeurs républicaines, mais aussi de rappeler qu’il nous faut contester avec force et détermination le racisme et l’antisémitisme, ainsi que la xénophobie qui se développent malheureusement en ces temps de crise.

Le 1er mai est toujours aussi l’occasion de rappeler pour notre organisation notre attachement à la laïcité qui fait aujourd’hui l’objet de débats sur la nécessité d’une nouvelle loi.

Le principe de laïcité est pour notre organisation le respect de la liberté de conscience qui appelle à l’égalité de traitement entre tous mais aussi à une stricte séparation des sphères privées et publiques.

Rappeler encore en ce jour du 1er mai le rôle du syndicat est plus que nécessaire : défendre les garanties collectives et individuelles des salariés.

Détermination, fermeté, responsabilité et indépendance, telle est et sera toujours notre organisation FORCE OUVRIERE. Et comme nous avons toujours su le faire, nous saurons prendre nos responsabilités dans la négociation comme dans l’action.

Et c’est autour d’un apéritif fraternel que cette manifestation c’est clôturée.

Vive le syndicalisme libre et indépendant !

Vive la solidarité internationale des travailleurs !

Vive le 1er mai des revendications !

Vive la cgt FORCE OUVRIERE !