Force Ouvrière ne battra pas en retraite

, par udfo53

Vendredi, lors de ses vœux aux patronat et syndicats, le Président de la République a évoqué à demi-mot un nouvel allongement de la durée de cotisation. Pour Jean-Claude Mailly ce serait là une option inacceptable.

Que retenir des vœux de Nicolas Sarkozy aux interlocuteurs sociaux, vendredi ? Un discours policé qui s’est soldé par l’annonce – la seule – d’une « réunion d’agenda social » le 15 février pour dresser une « liste des sujets », définir une « méthode de travail » et fixer un calendrier de discussion, notamment sur la future réforme des retraites. « Dans ces sujets, on aura le problème immense de notre protection sociale face au défi du vieillissement », a déclaré le Chef de l’Etat. Selon lui, « ça fait cinquante ans que nous gagnons un trimestre d’espérance de vie par an » et, pour lui, c’est là une « bonne nouvelle » qui doit conduire à se pencher sur le système de retraite. Le président n’a pas souhaité entrer plus avant dans les détails de cette réforme qui « inclura naturellement la question de la pénibilité ». Mais, nul ne peut être dupe. Lorsque l’on met ainsi en avant la hausse de l’espérance de vie ou le défi du vieillissement, surgissent derrière l’allongement de la durée de cotisation et le report du départ à la retraite.

Au Sénat, mardi dernier, le ministre du Travail, Xavier Darcos, lui, avait annoncé la couleur : « je le dis donc sans ambages, dans un pays dont l’espérance de vie s’accroît d’un trimestre chaque année, nous n’avons d’autre solution que de travailler plus longtemps ».

« Eh bien, si c’est ça, c’est niet, c’est clair nos n’accepterons pas un nouvel allongement de la durée de cotisation », a averti Jean-Claude Mailly (FO). Au nom de quoi, a demandé le leader de FO, « le fait de vivre plus longtemps devrait-il nous amener à travailler plus longtemps ? ». Les salariés le veulent d’autant moins qu’ils demandent aujourd’hui à partir le plus tôt possible, a-t-il relevé. Le dernier sondage du Journal du dimanche publié le 10 janvier est à cet égard instructif. Contrairement à la présentation biaisée qu’il a pu susciter dans certains médias ou ailleurs, il montre que 64% des actifs préfèrent « partir le plus tôt possible », quitte à cotiser plus (41%), contre seulement 34% qui souhaitent « travailler le plus longtemps possible pour se garantir une retraite satisfaisante ».

Pour FO, la question des sources du financement des retraites (augmentation des cotisations, recherche de nouveaux financements, réforme fiscale) doit être posée. Et Jean-Claude Mailly de mettre en garde : « si le gouvernement était tenté par une opération blitzkrieg, ça ne passera pas ».

le 18 janvier 2010