FO PENITENTIAIRE dénonce les conditions de détention et de travail au sein des prisons françaises

, par udfo53

Un millier de surveillants ont manifesté hier à Paris pour exprimer le mécontentement d’une profession confrontée plus que jamais aux restrictions budgétaires.

Venus de toute la France à l’appel du syndicat FO-Pénitentiaire, environ un millier de surveillants de prisons ont manifesté hier devant le ministère de la Justice. Tous étaient montés à Paris pour dire « Stop aux fossoyeurs de l’administration pénitentiaire », comme le proclamait la banderole de tête de cortège. « Nous voulons faire entendre le mécontentement d’une profession usée, démotivée et écoeurée par la politique spectacle », a expliqué Christophe Marques, secrétaire général de FO-Pénitentiaire, avant de dresser un constat accablant de la situation pénitentiaire comme jamais la France ne l’avait connue depuis des dizaines d’années. Pour lui, « on n’est jamais tombé si bas aussi bien en terme de concertation que de gestion des établissements tant l’administration cherche par tous les moyens à faire des économies sur le dos des personnels ».

Confrontée, elle aussi, aux diktats de la Révision générale des politiques publiques (RGPP), la direction de l’Administration pénitentiaire est amenée d’autant plus à rogner sur les dépenses qu’elle devrait accuser un déficit de l’ordre de 80 millions d’euros en 2010. Tout en contestant une telle prévision émanant pourtant de son administration, le ministère de la Justice a reconnu qu’il faisait tout pour éviter les « dérapages » des dépenses.

Quitte à « dégrader un peu plus les conditions de détention et de travail au sein des prisons », tempête FO qui dénonce une « remise en cause du temps de travail », « le non-paiements d’heures supplémentaires » et le risque de voir fermer une soixante d’établissements pénitentiaires. Autre source d’économie, le début de la formation des deux prochaines promotions de l’école nationale de l’administration pénitentiaire a été décalé de deux mois, ajoute le syndicat. Pour Yankel Gely, secrétaire local FO à Albi, « les personnels souffrent aussi d’un manque de reconnaissance. Ils connaissent le terrain mais on ne leur demande jamais leur avis. Ils passent leurs journées à essayer de maintenir la paix sociale dans les établissements mais on n’en parle pas ».

Le secrétaire général de FO-Pénitentiaire Christophe Marques attend maintenant des actes pouvoirs publics, notamment de la part du secrétaire d’Etat à la Justice et aux libertés, Jean-Marie Bockel, à qui il demande d’arrêter « son tourisme pénitentiaire » et « d’assumer la situation catastrophique » des personnels.

7 juillet 2010