Educateurs spécialisés

, par udfo53

PROJET DE CODE DÉONTOLOGIQUE POUR LES ÉDUCATEURS SPÉCIALISÉS FO ACTION SOCIALE Y EST TOTALEMENT OPPOSÉE

FO Action Sociale a pris connaissance du projet de Code de déontologie porté par l’ONES à la commission éthique et déontologie du CSTS. Des questions se posent immédiatement.

Pourquoi promouvoir, comme le fait l’ONES, un Code de déontologie, sorte de catéchèse des éducateurs spécialisés, qui tendrait finalement à vouloir les isoler des autres professionnels du secteur et les mettrait en situation, en dehors de l’indispensable travail en équipe pluridisciplinaire, d’être les garants de LA déontologie ?

Et pourquoi le faire dans ce contexte qui voit :

 le retour d’un ordre moral qui met à mal les fondements républicains de notre démocratie que sont la laïcité, la liberté, l’égalité et la fraternité,

 le matraquage permanent autour du dogme de l’horizon indépassable des contraintes économiques et financières qui au nom de « LA CRISE », voit tous les tenants de l’Austérité tenter de vouloir imposer, coûte que coûte, la remise en cause de tous les droits des salariés dont nos assurances sociales et collectives ?

Cette proposition de Code de déontologie pourrait paraître anodine, voire « séduisante », mais FORCE OUVRIERE tient à alerter l’ensemble des professionnels sur les risques de voir surgir la mise en place d’un Ordre Professionnel des E.S. On cherche ainsi à opposer les E.S. aux autres professionnels du secteur social et médico-social, dans un contexte où, pour combattre les politiques d’austérité, il faut renforcer l’unité de tous les salariés quelles que soient leurs professions, avec toutes les Organisations Syndicales opposées à cette politique.

Dans l’histoire, les ordres professionnels se sont toujours opposés au nom des principes moraux qu’ils portaient, à la liberté et à l’indépendance des salariés de constituer leurs propres syndicats. Ils ont toujours accompagné les politiques publiques même les plus antidémocratiques et réactionnaires contre la résistance des salariés à défendre collectivement leurs intérêts matériels et moraux.

Le dernier ordre qui a été créé en 2006 est celui des infirmiers. Il a trouvé en face de lui l’opposition de FO et d’une majorité d’organisations syndicales de salariés. Il devait s’appuyer sur la mise en place d’un Code de déontologie et voulait :

« veiller au maintien des principes d’éthique, de moralité, de probité et de compétences indispensables à l’exercice de la profession ; en inscrivant ses membres à son tableau, l’Ordre s’assure de la moralité, de l’indépendance et - de la compétence de chacun, dans l’intérêt de la profession et des patients ;

tenir le tableau des infirmiers et assurer le suivi de la démographie de la profession ; diffuser les règles de bonnes pratiques en — HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Soins_infirmiers"soins infirmiers et être consulté sur les textes législatifs et réglementaires concernant la profession ; défendre la profession ou les professionnels et assurer une conciliation en cas de litiges ».

Quel programme !

Pour FO Action Sociale, l’éventuelle validation de ce projet par le Conseil Supérieur du Travail Social, serait grave de sens et de conséquences. Elle entérinerait la première pierre posée en vue de l’édification d’un ordre professionnel, auquel nous sommes totalement opposés.

Face à la politique d’austérité que le gouvernement veut amplifier après la conférence sociale, l’ensemble des travailleurs sociaux et des professionnels du secteur n’a pas besoin d’un tel Code de déontologie pour les E.S., mais considère qu’il est nécessaire d’obtenir immédiatement :

 l’augmentation des salaires,
 le financement du secteur à la hauteur des véritables besoins,
 le maintien et l’amélioration de leurs droits collectifs et conventionnels,
 le maintien de tous les emplois et les embauches nécessaires,
 la transformation de tous les emplois précaires en CDI,
 l’abrogation de toutes les lois de restrictions budgétaires et d’austérité, dont la loi HPST,
 le retour aux fondements et principes de la sécurité sociale universelle de 1945,
 l’abrogation de toutes les lois répressives remettant en cause la protection de l’enfance sur la base de ses principes fondateurs dont le primat de l’éducatif sur le répressif.

juin 2013