Doux, lettre à M. Le Drian

, par udfo53

Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense et candidat aux élections régionales, s’est rendu sur le site Doux de Châteaulin (29) le 8 décembre 2015.

Cette visite a été l’occasion pour la DSC FO du groupe Doux Nadine Hourmant d’interpeller le ministre-candidat.

Voici la lettre qui lui a été lue :

Monsieur le ministre, Monsieur le futur président de la région Bretagne

Tout d’abord merci de votre venue dans le groupe Doux.

Cela fait maintenant plus de trois ans que le groupe Doux a déposé le bilan et plus de cinq ans que FO a commencé à alerter les pouvoirs publics sur la situation du secteur avicole breton.

Malgré ces événements aux lourdes conséquences sur les emplois directs mais aussi indirects (ouvriers, aviculteurs, transporteurs, etc.), aucune politique de réorganisation de la filière avicole n’a été instaurée en lien avec les pouvoirs publics et les entreprises.

Une aide de 1,5 millions d’euros a été attribuée en novembre par la région Bretagne au groupe Doux. Nous avons demandé à ce que les représentants du personnel puissent avoir un regard sur la façon dont elle sera utilisée. Elle ne doit en aucun cas nourrir les profits de ceux qui ne s’éreintent pas quotidiennement à travailler à la chaîne dans les conditions que je vous invite à partager avec nous le temps d’une journée, ainsi que tous les membres du gouvernement, y compris monsieur Macron, et monsieur le Président Hollande (qui n’a jamais répondu à la lettre ouverte de 2013) et qui se feront sans doute un plaisir de connaitre le vrai monde du travail.

Des pansements, de la politique économique et sociale à court terme, voilà ce que nous ne voulons plus. Les gouvernements successifs n’ont cessé d’accéder aux revendications patronales, notamment au travers du pacte de responsabilité. Qu’en est-il de nos besoins à nous, simples salariés, lorsque la moitié des nôtres se retrouvent au chômage dans une région peu pourvoyeuse d’emplois et dans un secteur en crise avec une ancienneté moyenne de vingt ans ?

Si aujourd’hui le groupe Doux est toujours debout, plus de 1000 licenciements ont été effectués depuis le dépôt de bilan. Après ces trois années, ce sont seulement 141 salariés concernés qui ont retrouvé un emploi.

Ce n’est pas en instaurant une politique d’aide financière aux employeurs sans contrôle ni contreparties pour les salariés que vous allez remédier à cette situation.

Monsieur le ministre, nous attendons des avancées concrètes au plus vite et une reconnaissance sociale des salariés du groupe Doux qui ont construit ce groupe de notoriété mondiale sachant que 44 % de la volaille consommée en France est importée alors que les outils et le savoir-faire existe. Le bon sens et l’honnêteté en appellent à votre responsabilité, ainsi qu’à des actes et non à des paroles…

Mes respectueuses salutations,

Pour le syndicat FO Doux

Nadine Hourmant, DSC FO Doux

Salariée du groupe Doux depuis 1/4 de siècle

Dec 2015