Situation des Caisses d’Allocations Familiales : Des difficultés qui ont trop durées....

, par udfo53

Les unes après les autres, les Caf entrent dans des difficultés de traitement des dossiers qui mettent durablement en péril le service aux allocataires :

. Retard endémique : Depuis le début 2009, 30 000 pièces en attente à La Caf de la Moselle, 18 000 à St Etienne, 22 000 à Toulon, 90 000 à Nice où Madame Morano est venue cet été, alertée par la fermeture des accueils, 30 jours de retard en Haute-Loire, idem à la Caf de Rouen, situation de crise à Marseille, Lyon etc …

Les explications officielles présentent les difficultés comme étant conjoncturelles (bug informatique, liaisons CAF DGI). Les mesures mises en place localement : Fermeture totale ou partielle des accueils, suspension de la réponse téléphonique, heures supplémentaires, parfois même soutien psychologique aux équipes maintenues aux accueils devraient, assure-t-on, améliorer la situation…

Or on constate des difficultés depuis près de 1 an, dans la plupart des organismes : en 2008, ont fleuri dans de nombreuses Caf des collectifs de salariés qui ont tiré le signal d’alarme et donné des signaux forts sous forme d’arrêts de travail quotidiens ou hebdomadaires…

. Un problème structurel : • Objectifs issus de la COG inadaptés et inatteignables, mise en place de nouvelles législations, du RNB, complexification de la législation, alourdissent la charge effective de travail, ils constituent un premier élément de causes. • Les non remplacements de départs en retraite, l’insuffisance des effectifs, constituent le second élément : la gestion en flux tendu ne laisse aucune marge en cas de pics. • La crise économique anxiogène pour les plus défavorisés pousse le public à communiquer plus souvent avec les guichets sociaux, elle constitue un 3ème élément.

. Une surdité surprenante : La situation sera explosive cet été en raison de la faiblesse des recrutements prévus pour la mise en place du RSA : la moitié du nombre demandé par les Directeurs d’organismes.

Ces derniers, les Organisations syndicales et leurs administrateurs, des élus, ont alerté les pouvoirs publics, en vain.

La mission parlementaire d’évaluation et de contrôle de la sécurité sociale et la commission des affaires Sociales du Sénat, pointent l’augmentation de la charge ayant abouti à une moyenne de 6,6 jours de retard dans l’ensemble du réseau fin 2008.

La mission prévient qu’une « inadéquation des effectifs aurait nécessairement des conséquences, non seulement sur la qualité du service rendu aux allocataires mais aussi sur la régularité des opérations de versement et la fiabilité des comptes de la branche Famille »

Des mesures urgentes s’imposent : Faute de moyens, les CAF entreront peu à peu en « rupture » de service public : fermeture des accueils, limitation de la réponse téléphonique ne sont pas une solution durable. Et heures supplémentaires et rachats de RTT ne sont pas une solution socialement équitable lorsqu’on considère l’explosion du chômage.Le personnel arrivé au seuil de ses limites ne peut donner plus…

La solution raisonnable à court terme serait un moratoire sur les non remplacements de départs en retraite, et l’embauche rapide d’effectifs suffisants pour absorber les charges nouvelles. Faute de cet effort, cet été et peut être avant, ceux qui auront confondu la gestion d’un service public social avec celui d’une banque seront confrontés à la colère justifiée des usagers. Quant aux personnels et à l’encadrement, il est temps que l’on n’agite plus sur leur tête la responsabilité de la non atteinte des objectifs, car les seuls responsables de la situation sont les pouvoirs publics !