Accord pénibilité

, par udfo53

Ports et docks : un accord qui risque de tomber.... à l’eau !

En 2008, le Président de la République, Nicolas SARKOZY annonçait, en grande pompe, une réforme des ports français, En parallèle de cette réforme, l’Etat invitait les ports maritimes et les entreprises privées de la manutention portuaire à s’engager avec les organisations syndicales pour la mise en place d’une Convention Collective Nationale Unique pour tous les métiers portuaires assortie d’un volet sur la pénibilité de ces métiers.

Pendant deux ans, les négociations ont été menées entre les parties pour aboutir à un projet « pénibilité » qui aurait pu contenter les salariés et les entreprises du secteur.

Lundi dernier, l’Etat, actionnaire des ports français, a réduit à néant la reconnaissance de la pénibilité pour les métiers portuaires et les dockers. L’arbitrage de Thierry MARIANI, Secrétaire d’Etat aux Transports, tant sur les moyens financiers nécessaires à la mise en place du dispositif de départ anticipé que sur les moyens techniques d’y parvenir, annihilent tous les espoirs des salariés dans le domaine !

En effet, le principe d’un départ anticipé est basé sur l’acceptation qu’un métier, dit pénible, a des incidences néfastes sur l’espérance de vie d’un salarié. Ce qui doit donc légitimement être compensé par un départ plus tôt à la retraite. Mais ce projet, discuté avant la mise en place de la nouvelle Loi sur les retraites ne semble pas « politiquement correct »... Enfin, et cela devient malheureusement une habitude : L’Etat déclare ne plus avoir les moyens de ses ambitions. Alors que ce dispositif « pénibilité » a un coût estimé pour la part relevant des finances publiques de 160 millions d’€, le Secrétaire d’Etat aux Transports est prêt à accorder seulement 60 millions d’€ !

Et pour rendre ce dispositif encore plus irréalisable, les entreprises privées de manutention portuaire seraient soumises à la « Taxe FILLON » : elles ne seraient pas exonérées de la contribution due sur les indemnités versées au titre d’accords sur la mise à la retraite d’office avant l’age légal, comme cela leur avait été suggéré pendant les négociations initiales.

Dès à présent, les appels à la grève dans les ports se multiplient. La FEETS FO apporte son soutien à ses syndicats des ports et de dockers engagés dans l’action.

Le gouvernement peut encore éviter un conflit majeur dans le secteur s’il tient ses engagements.

12 janvier 2011