22ème congrès de l’UD "Indépendance et défense de la république"

, par udfo53

Le samedi 23 novembre 2013, ce sont près de 140 militants mayennais qui ont assisté aux travaux du 22ème congrès de l’Union Départementale des syndicats FORCE OUVRIERE de la Mayenne. Jean Claude MAILLY présidait les travaux.

Une présence qui apporte du poids à l’image FO sur le département.

Loïc REVEILLE, Secrétaire de l’UD FO 53, n’a pas manqué de noter à l’ouverture des travaux du congrès "la présence en Mayenne de Jean Claude, pour la deuxième fois cette année, ça se remarque et ça fait jaser autour de nous. Certains, après sa venue le 1er mai, pariaient sur un coup de bluff de l’UD, d’une intox du secrétaire de l’UD et de son entourage". Et de poursuivre "Auraient-ils quelque chose à redouter ?"

La lutte contre une réforme des retraites injuste et inacceptable, la loi sur la représentativité, le démantèlement du service public, la dégradation de l’emploi ou encore la syndicalisation, autant de sujets qu’abordera Loïc REVEILLE, Secrétaire Général lors de la présentation de son rapport moral et d’activité.

Syndicalisation et développement

La période écoulée depuis notre dernier congrès de 2010 a été mise à profit pour développer la présence de FO dans le département. Malgré une baisse du nombre de timbres placés dans la fonction publique, de nouvelles implantations dans le secteur du privé nous permettent de la compenser. Les prochaines instances devront continuer ce travail d’implantations nouvelles et axer sa réflexion sur le développement syndical.

La formation syndicale "vecteur de développement"

Il développera également l’activité syndicale de l’Union Départementale tout en soulignant les difficultés que rencontrent nos militants à participer aux sessions de formations que l’UD organise." Malheureusement ces formations ne sont pas accessibles aux camarades subissant des pertes de salaires. Elles se font sur les heures de délégations, ce qui limite la participation."

Un outil d’information : le site internet de l’UD

Loïc REVEILLE insiste largement sur la diffusion de l’information via le site internet de l’UD. Il invite les militants à se servir davantage de cet outil, à le faire connaitre et à l’utiliser pour transmettre les informations.

Un droit syndical bafoué

Le Secrétaire de l’UD évoque, à ce stade de son intervention les problèmes que nous rencontrons plus particulièrement en Mayenne :

 Le dossier NOZ où le droit syndical est bafoué notamment lors de l’organisation des élections des représentants du personnel ; l’attitude de la CFDT lors de la procèdure de contestation de ces élections.

 La mise en examen de notre camarade secrétaire du syndicat FO Conseil Général pour diffamation...., suite à la diffusion d’un compte rendu, qui a été condamnée en première instance. Il faut souligner qu’en appel, notre camarade a été rétablie dans son bon droit.

 les territoriaux de Laval et de Laval agglomération qui sont souvent confrontés à des situations discriminantes (mises au placard, refus de mobilité interne, réflexions vexantes lors des instances paritaires, confiscation de missions, etc...)

 la mise en place des rythmes scolaires et de sa horde de difficultés.

La classe dirigeante protège les nantis, pendant que la classe ouvrière partage les sacrifices.

Il terminera son intervention sur la situation difficile que vivent tous les salariés actifs, chômeurs et retraités. "La crise financière, provoquée par les tyrans d’une économie libérale effrénée, s’est transformée en crise économique et sociale. Ceux qui gouvernent prétendent nous sortir de cette crise en nous imposant austérité, rigueur, augmentation de l’impôt. Le résultat produit c’est l’accroissement phénoménal des suppressions d’emplois et du chômage partout sur le territoire".

Il évoquera les méfaits de l’accord du 11 janvier 2013 compétitivité et sécurisation de l’emploi validé par la CFDT qui favorise les licenciements, autorise les baisses de salaire...."

L’âge de la retraite recul

Il souligne la mobilisation des militants mayennais en septembre et octobre dernier sur la réforme des retraites et le nouvel allongement de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein.

Et de conclure "Nous voyons aujourd’hui de multiples corporations contester, certains se baptisant de pigeons, d’autres de sacrifiés, d’autres encore jouant sur les amalgames et se couvrant de bonnets rouges.

La colère gronde, et partout sur le territoire, ce sont ceux qui sont au bout de la chaîne qui trinquent, perdent leur pouvoir d’achat, perdent leurs emplois par milliers et basculent petit à petit dans la pauvreté pendant que les patrons s’octroient des augmentations de salaire à deux chiffres et que les actionnaires exigent encore plus pour eux même se servant des salariés comme variable d’ajustement.

Il ne peut, dans ce constat, y avoir de cause commune avec une classe qui défend des intérêts contraires aux nôtres.

Ne nous laissons surtout pas embarquer dans des actions que plus tard nous regretterions.

Je comprends les camarades bretons et leur désarroi, le moment est suffisamment grave partout dans le pays pour aller vers des actions d’envergure qui ne peuvent se limiter à un territoire.

Seule l’unité de la classe ouvrière, avec l’organisation syndicale libre et indépendante peut imposer au pouvoir dirigeant l’abandon de cette politique de rigueur et d’austérité par des actions nationales.

C’est pourquoi la déclaration de la CE confédérale du 21 novembre, reçu hier et que vous avez trouvé sur table me convient parfaitement. Je vous invite à préparer la mobilisation et déclare :

Moi, syndicaliste libre et indépendant suis fier d’être militant Force Ouvrière.

Vive la Confédération

Vive l’UD CGTFO 53

Et je nous souhaite un bon Congrès

Le rapport moral et d’activité sera adopté à l’unanimité.

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Une trésorerie bien tenue

Afin de ce conformer à l’ordre du jour, le trésorier, Christian VOLTE présente, à ce stade du congrès, son rapport de trésorerie. La commission de contrôle ayant donné quitus sur la bonne gestion, le congrès adoptera le rapport de trésorerie à l’unanimité.

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Féminisation des instances

Les délégués mandatés par leur syndicat, ont pu désigner - par vote statutaire -les futures instances de l’UD FO 53 qui auront en charge, durant cette nouvelle mandature, de poursuivre la réalisation du programme défini par la résolution adoptée en fin de journée par ce XXIIème congrès.

Une satisfaction : la féminisation des instances puisque la CE tend vers la parité avec 13 militantes sur 35 membres.

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La parole est aux structures

La parole sera largement donnée aux représentants des syndicats. C’est un moment important du Congrès. Chaque militant peut, s’il le désire, monter à la tribune afin d’exprimer son sentiment sur l’activité menée par l’UD ou tout simplement interpeler le Congrès sur les difficultés rencontrées au sein de son entreprise.

Les interventions ont été nombreuses et riches d’enseignement. Les délégués ont notament évoqué : la réforme des retraites, le blocage des salaires, la RGPP qui prive les citoyens d’un service public de proximité, les rythmes scolaires, les attaques du statut de la fonction publique, l’augmentation du chômage. L’ensemble des interventions figurent dans le compte rendu de congrès qui sera remis dans les jours à venir aux responsables de syndicats.

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Autre temps fort du congrès, l’élaboration en commission de la résolution. Son travail a été largement salué par le Congrès qui estime que le projet de résolution reflète bien les préoccupations, orientations, analyses de l’Union Départementale de la Mayenne et que les positions fondamentales défendues par notre organisation ont été intégrées . Elle a été adoptée à l’unanimité. Vous trouverez l’intégralité de cette résolution sur le site internet à l’aide de ce lien http://53.force-ouvriere.org/Resolution-du-XXIIeme-congres-de-l?var_mode=calcul

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Intervention du Secrétaire Général

Dernier temps fort du congrès, l’intervention du Secrétaire général. Nous reprenons ici quelques éléments forts de son discours :

"Entre 2011 et 2013, l’austérité en France a conduit à une baisse de la croissance de 4,8%."

FO sera la première organisation syndicale reçue lundi matin par le Premier ministre lundi matin. Je vais bien sûr lui parler de la réforme fiscale, mais auparavant j’insisterai sur le fait que les questions de fiscalité, comme d’emploi, sont très liées à la politique économique menée en France et en Europe. Je m’appuierai notamment sur une toute récente étude de la Commission européenne : elle montre qu’entre 2011 et 2013, l’austérité en France a conduit à une baisse de la croissance de 4,8%. Ça cadre tout le reste.

"Il faut avoir le courage de poser clairement les choses pour aboutir à un système beaucoup plus juste"

Le renforcement de l’impôt sur le revenu. On doit le rendre plus progressif, avec un rendement beaucoup plus important. Cela signifie peu de possibilités d’y échapper, y compris de manière légale à travers les niches fiscales. Et nous ne sommes pas contre une augmentation du nombre de tranches. Il faut également que ceux qui aujourd’hui ne paient pas l’impôt sur le revenu car ils ne gagnent pas assez le fassent, même symboliquement : c’est ce qui fait que l’on est citoyen. De manière générale, l’impôt est indispensable, mais il faut qu’il soit équitablement perçu et correctement redistribué. Ce sentiment n’existe plus aujourd’hui.

"Je n’ai pas de raison de douter du Premier ministre. Maintenant, si c’est pour faire un coup, il y a aura des effets boomerang, d’une manière ou d’une autre".

La fusion de l’impôt sur le revenu et de la Contribution sociale généralisée a été évoquée par Jean-Marc Ayrault. C’est un débat très compliqué. Si on intègre la CSG à l’impôt sur le revenu, comment garantit-on qu’il y aura encore les sommes nécessaires pour le financement de la protection sociale ? Je préfère que l’on recrée un vrai impôt sur le revenu et que l’on discute en parallèle du financement de la protection sociale. D’autant que ce rapprochement pourrait conduire à mettre en place une retenue à la source, qui aurait beaucoup d’inconvénients. On peut notamment se demander si le fait de transmettre sa situation fiscale à son employeur serait une bonne chose.

François Hollande a temporisé en assurant que cette réforme s’étalerait jusqu’à 2017. On est bien conscient qu’une telle réforme ne se fait pas en un mois. Mais le plus vite sera le mieux. Les lignes de conduite doivent en tout cas être fixées assez rapidement. Il ne faut pas donner le sentiment que tout est jeté aux oubliettes.

Je n’ai pas de raison de douter du Premier ministre, qui répond à une ancienne demande syndicale en annonçant cette remise à plat. Maintenant, si c’est pour faire un coup, il y a aura des effets boomerang, d’une manière ou d’une autre. Nous allons pousser pour que cette refonte se fasse. Trop souvent les gouvernements, quels qu’ils soient, annoncent des réformes et les enterrent ensuite, notamment en matière fiscale. Il faut avoir le courage de poser clairement les choses pour aboutir à un système beaucoup plus juste.

"On n’appelle personne et on envoie une convocation par mail. Je trouve cela curieux"

FO à rejeté l’initiative de la CGT et de la CFDT, qui appelaient à un front syndical uni face "à la gravité de la situation" du pays. Il y a d’abord une raison de méthode. Quand on envisage de faire une réunion, la moindre des choses est de prévenir les intéressés. Là, on n’appelle personne et on envoie une convocation par mail. Je trouve cela curieux. D’autre part sur le fond, je crois qu’il faut se garder de jouer les faux-semblants. On se verrait pour parler de quoi ? Nous avons vu sur les retraites ou sur la sécurisation de l’emploi qu’il y avait des désaccords de fond entre organisations syndicales. On ne peut pas faire croire qu’on est d’accord alors qu’on ne l’est pas. Ce serait de la com’.

C’est aux alentours de 17H30 que le Président de séance clôturera les travaux non sans avoir rappeler la mobilisation interprofessionnelle de FO le 29 janvier prochain à Paris.

Il invitera les congressistes à partager le "verre de l’amitié".

Novembre 2013