1er MAI 2021

, par udfo53

600 personnes dans les rues de Laval.

Prise de parole intersyndicale 1er mai 2021

Depuis plus d’une année, la pandémie liée à la COVID bouleverse la vie, le travail, les libertés individuelles et collectives des populations sur tout le continent.

En France, le 1er Mai va se dérouler une nouvelle fois dans ce contexte. Pour autant, il n’est pas question pour l’intersyndicale CGT FO FSU et Solidaires d’accepter de confiner ses revendications.

Le 1er mai, n’est pas simplement un jour férié. Le 1er mai est une journée internationale et solidaire de lutte des travailleuses et travailleurs pour leurs droits.

Dans de nombreux pays, des travailleurs, des militants, des syndicalistes subissent une répression parfois sanglante. Nous apportons notre soutien à toutes celles et ceux qui se battent pour leur liberté en particulier les Birmans, les Biélorusses, les Hong-kongais, les Chinois et bien d’autres …

Nous ne devons pas oublier que dans trop de pays, la crise sanitaire est le prétexte bienvenu, pour s’attaquer aux libertés, aux droits syndicaux et aux droits conquis, mais aussi à limiter le rôle pourtant essentiel du syndicalisme.

Parfois même là où on les pensait définitivement acquis.

Et !!! la France ne fait pas exception. Dans son rapport de 2020/2021, Amnistie Internationale dénonce les atteintes aux droits humains, la série de mesures prises restreignant le droit de circuler, de manifester librement ainsi que le recours excessif à la force…

Nos organisations CGT, FO FSU et Solidaires exigent que soit mis fin à l’état d’urgence sanitaire permanent. Cet état d’urgence confie à l’exécutif des pouvoirs exceptionnels qui permettent de déroger au code du travail, de limiter les garanties collectives et de s’attaquer aux droits sociaux.

Aux côtés de La Ligue des Droits de l’Homme et de nombreuses autres organisations, nous combattons la loi sécurité globale.

Cette loi développe un arsenal répressif et autoritaire. Nous ne pouvons pas l’accepter. Nous exigeons son retrait.

Loi dite anticasseur, loi sécurité globale, fichage, état d’urgence prolongé, décret de sécurité intérieure, Macron et son gouvernement n’ont de cesse de remettre en cause les libertés fondamentales dans le seul but d’essayer de contenir la contestation et les luttes sociales.

La sécurité ne doit pas être le prétexte de la remise en cause de nos libertés fondamentales. Nous ne devons rien céder sur le plan des droits démocratiques et syndicaux.

Dans le contexte où des citoyens, des fonctionnaires ont été victimes d’assassinats terroristes, et sur fond de discussion de la loi de lutte contre le séparatisme, nous réaffirmons notre attachement à l’universalisme républicain, à la laïcité et à la liberté d’expression.

Défendons encore et toujours l’émancipation de toute forme de soumission. Militons pour l’égalité femme-homme. Condamnons toute forme de racisme, d’antisémitisme et de xénophobie, d’homophobie et toute forme de discrimination.

Depuis des mois, le gouvernement s’appuie sur la tension hospitalière et la saturation des hôpitaux pour justifier les confinements et autre couvre-feu.

Nous ne pouvons pas accepter que le gouvernement culpabilise la population pour cacher leur incurie à gérer la crise.

Qui est responsable de la situation des hôpitaux ?

Ce sont bien les gouvernements successifs qui ont fermé plus de 100 000 lits en 20 ans, ont étranglé budgétairement les hôpitaux, ont supprimé des milliers de postes, et qui ont marchandé la santé dans une logique comptable et financière. Pendant que le gouvernement explique qu’il n’a « aucun autre objectif que la santé des français », qu’a -t-il fait ?...

A-t-il créé des lits ?... A-t-il recruté ?... A-t-il formé ? … Où sont les lits de réanimation promis ? Rien, ou plutôt PIRE, même pendant la pandémie il continue à fermer des lits, à supprimer des postes dans nos hôpitaux, à dégoûter ceux qui restent.

La persistance de la circulation du virus est rendue plus alarmante par l’insuffisance des moyens de notre système de santé publique, mais aussi par l’insuffisance des moyens consacrés à la recherche publique et par la propriété des brevets de vaccins laissés dans les mains du capitalisme débridé.

Ce sont tous les secteurs dévoués aux populations les plus fragiles qui ne cessent de subir le manque de moyens.

Santé – Social et médico-social sont toujours les grands oubliés de notre pays.

Non, nous ne devons pas croire les belles paroles de ce gouvernement et faire confiance à ceux qui sont en première ligne de la casse de l’hôpital public et de notre système de protection sociale.

Exigeons les moyens indispensables pour répondre aux besoins de la population : la réouverture des lits, la création de places dans les établissements médico-sociaux et services sociaux, l’embauche du personnel nécessaire. Car notre pays, 6ième richesse mondiale, en a les moyens.

L’actualité de ce 1er mai, c’est aussi, évidemment les conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire.

La précarité et la pauvreté gagnent du terrain en particulier chez les jeunes et les salariés fragilisés par des contrats précaires. De plus en plus, émerge le sentiment d’une génération sacrifiée.

Elèves, lycéens et étudiants sont confrontés à une précarité croissante. Suivre les cours à distance, peur de l’échec engendre une détresse psychologique forte, pouvant parfois aller jusqu’au suicide. Les mesures annoncées et les décisions prises par Macron, Blanquer sont incohérentes et bien souvent inapplicables. Exigeons un plan de soutien ambitieux en direction de la jeunesse.

De nombreux plans sociaux, des restructurations injustifiées, des délocalisations d’activité qui n’ont de justifications que l’amélioration de la rentabilité, se traduisent par des suppressions de milliers d’emplois.

En même temps, le CAC 40, les grands patrons et les dividendes des actionnaires ne connaissent pas la crise.

Le « quoi qu’il en coûte » ne peut pas se résumer à la distribution de notre argent entre amis. En Mayenne, ce sont plus de 55 millions d’euros qui ont déjà été distribués sans aucun contrôle ni contreparties.

Exigeons la conditionnalité des aides publiques au respect à la préservation de l’emploi, tant dans l’industrie que dans les services.

Loin des discours de façade, le gouvernement continue sous le manteau de supprimer des postes dans l’éducation nationale, dans les services publics, dans les différentes administrations. Comme, par exemple aux impôts où les déménagements des services se résument par des postes en moins.

Dans l’éducation nationale et l’enseignement agricole, ce sont 1850 postes d’enseignants qui seront supprimés à la prochaine rentrée dans un contexte sanitaire qui fait exploser les inégalités sociales et le décrochage scolaire !

Comment ne pas dire notre colère devant le scandale que constitue la décision du recteur et du DASEN de la Mayenne de supprimer un poste d’infirmière scolaire à Réaumur, au moment même où notre jeunesse a encore plus besoin d’accompagnement.

Oui, mettons fin à la destruction systématique des services publics et au contraire engageons un vaste plan d’investissements pour répondre aux besoins de la population.

Alors que le chômage atteint des niveaux records, nos organisations CGT, FO, FSU et Solidaires dénoncent à nouveau l’obstination du gouvernement à imposer sa réforme de l’assurance chômage, dont l’unique objectif est de réaliser des économies sur les droits des privés d’emploi.

Nous réaffirmons collectivement que le chômage n’est pas un choix. Les privés d’emploi doivent bénéficier d’une assurance chômage garantissant à la fois un revenu de remplacement et un accompagnement adapté.

Le durcissement du seuil d’accès aurait de graves conséquences :

• Pour 1.15 million de personnes, c’est la diminution de leur allocation jusqu’à 40 %

• Pour 600 000 demandeurs d’emploi, c’est la fin de leur allocation.

Nos organisations renouvellent leur exigence d’abandon de cette réforme aux conséquences désastreuses. Nous ferons tout pour faire échec à sa mise en œuvre aux cotés des salariés, des précaires, des intermittents, des saisonniers, des intérimaires…

Nous passerons devant le théâtre tout à l’heure, nous laisserons la parole aux camarades en lutte, contre la réforme de l’assurance chômage, pour la demande d’une deuxième année blanche et pour la réouverture de lieux de cultures.

Nous mettons aussi en garde le gouvernement sur ses velléités de remettre à l’ordre du jour son projet de réforme des régimes des retraites. Nous saurons nous mobiliser massivement à nouveau.

La réponse à la crise économique et sanitaire ne peut pas être une politique de rigueur et d’austérité qui réduisent les services publics à des dépenses.

Non, ce ne sont pas aux travailleurs de payer la crise aggravée par des choix politiques d’un système capitaliste qui n’a de cesse de mettre les profits avant la vie.

Nous appelons à ce qu’il soit mis fin à la spéculation boursière qui se nourrit de la captation des richesses produites par les salarié.es.

Mais au contraire, nous affirmons que la meilleure réponse passe par l’augmentation générale des salaires, du smic et des pensions.

Nos organisations syndicales resteront sur le terrain qui est le nôtre, en défendant les intérêts des salariés, des retraités, des privés d’emploi.

Nous considérons que c’est par l’action syndicale, la mobilisation et la grève si besoin que nous obtiendrons une issue favorable à nos revendications.

Seules les luttes qu’on ne mène pas sont perdues d’avance.

En ce 1er Mai 2021, 150ième anniversaire de la Commune, première tentative de prise en main de leur destin par les ouvriers voulant réorganiser l’économie au profit des travailleurs, préfigurant la législation du travail, la sécurité sociale, le salaire minimum légal, nous rappelons que l’on ne peut pas séparer la République et la justice sociale.

Plus que jamais, l’intersyndicale CGT, FO, FSU et Solidaires de la Mayenne affirme avec détermination qu’elle ne confinera pas ses revendications, jusqu’à satisfaction.

*******************************************************************************************************

ci-dessous l’attestation de déplacement dérogatoire :