1er mai 2009 : FO REVENDIQUE

, par udfo53

C’est devant une bonne centaine de militants que Loic REVEILLE, Secrétaire de l’UD CGTFO de la Mayenne a tenu son discours du Premier Mai après avoir leur avoir souhaité la bienvenue et accueilli Hervé Quillet, membre de la CE confédérale et secrétaire général de la fédéchimie.

"Mes camarades, en étant ici ce matin 1er mai 2009, vous marquez notre indépendance, notre opposition à masquer les réalités et à accompagner la crise.

Ce 1er mai 2009 en Mayenne ne pouvait se faire dans l’unité au regard des propositions faites à nos propositions et j’en parlerai tout à l’heure.

Mes camarades, dans le syndicalisme mayennais, il y a deux sortes de syndicalisme, les choses sont de plus en plus nettes.

Le 1er syndicalisme d’accompagnement que je ne peux, au risque de choquer m’empêcher de qualifier de syndicalisme de collaboration,

Et le second, celui que nous représentons, le syndicalisme de lutte, de revendications, de résistance à toutes les formes d’aliénation des travailleurs, de résistance à toutes les régressions sociales présentées par certains comme des réformes introduisant la modernité.

Depuis décembre c’est entre 60 et 80 000 salariés de plus par mois qui viennent renforcer les rangs des chômeurs au niveau national.

A la rentrée de septembre, ce sont 600 000 jeunes qui vont arriver sur le marché de l’emploi dont environ 130 000 sans qualification.

Le capitalisme débridé a échappé à tout contrôle d’abord aux Etats-Unis et ensuite dans le monde entier et provoqué une crise mondiale aux conséquences extrêmement graves et pas encore connues.

Banquiers, boursiers, assureurs ont inventé l’argent virtuel, l’argent toxique et maintenant que la réalité les rattrape ce sont les travailleurs qui paient. L’inquiétude est grande.

Bien entendu, la Mayenne n’échappe pas à cette crise. Beaucoup d’entreprises sont touchées mais aussi les collectivités.

Ce sont d’abord les intérimaires qui ont payé les premiers.

Ensuite, les salariés ont dû utiliser tous leurs congés et récupérations avant de se voir imposer des plans dits sociaux : chômage partiel à tout va souvent sans contrôle, modification substantielle des contrats de travail, départs dits volontaires, délocalisations, licenciements.

Tous les licenciements ne font pas l’actualité.

Ainsi, les entreprises les plus importantes touchées par la crise sont vite repérées : Valéo, Gévelot, Auto-Cast, Inergy, Secmair, Cargill. Mais là où les effectifs sont beaucoup moins importants rien ne se voient, rien ne s’entend et les salariés perdent leurs emplois dans l’indifférence.

Face à cela, le gouvernement est venu au secours des entreprises et des banques mais n’a rien fait pour les salariés.

Les très fortes mobilisations du 29 janvier et 19 mars malgré leurs ampleurs n’ont pas permis aux salariés en lutte pour leur emploi, leur salaire et leur retraite d’obtenir satisfactions face au gouvernement et au MEDEF.

C’est confrontée à cette situation dans la droite ligne de la résolution du CCN réunit fin mars à Metz que la CE de l’U.D. a donné mandat à son secrétaire général et à la délégation FO qui rencontraient les autres organisations syndicales le 7 avril pour leur demander d’intervenir auprès de leur structure nationale afin que soit mis à l’ordre du jour des discussions la grève générale de 24H00 dans un premier temps tout en précisant que leur réponse conditionnerait notre participation au 1er mai unitaire en Mayenne.

Le 7 avril, nous nous sommes rendus à cette fameuse intersyndicale.

Le 7 avril sont présents à l’intersyndicale CGT, UNSA, CFDT, Solidaires, CGTFO et CFTC. La CGC est absente et un doute existe sur l’invitation de la FSU qui est aussi absente.

Notre délégation est représentée par moi-même, F Kalka et C Maillard. Le tour de table commence par la CGT qui a pour seul objectif de savoir comment, pendant le mois d’avril, arriver à mobiliser les salariés afin qu’ils participent massivement à un premier mai « unitaire et FESTIF ».

L’UNSA est très favorable à l’idée du 1er mai festif avec pique nique, mais rien en avril pour ne pas épuiser les troupes, raccourcir le parcours du défilé et expose que : « ce sont les vacances de pâques en ce moment (7 avril) c’est difficile de joindre tous les militants ».

La CFDT a entre les mains une liste de quatre groupes musicaux locaux qui pourraient être sollicités pour animer ce 1er mai, « défilé court pour se compter, pique nique et temps de paroles avec intermèdes musicaux ».

Solidaire est pour un 1er mai festif avec des revendications plus claires que la déclaration commune des confédérations.

Vient alors notre tour et nous argumentons notre proposition.

La CFTC parle de la proposition innovante de FO et se déclare favorable à « un premier mai festif genre fête du printemps ».

CGT, CFDT se déclarent opposées à notre proposition d’intervention auprès de leurs structures nationales mais consultent leurs instances départementales et nous répondrons par mail.

L’UNSA est opposée à notre demande et affirme que les salariés ne veulent pas de la grève. Solidaire est favorable à la proposition de FO.

Nous insistons et étayons notre proposition avec des exemples précis de grèves qui font reculer les employeurs.

La CGT justifie sa position en déclarant : « les salariés ont besoins d’évacuer tous leurs problèmes par de la parole, pas par la grève générale ».

Nous évoquons alors la perte de confiance des salariés dans les organisations syndicales avec de telles réponses et manières de porter leurs revendications.

La réunion se termine par la décision CGT, CFDT, UNSA de maintenir les propositions faites sur un premier mai unitaire et festif pour ceux qui le veulent. Un nouveau rendez-vous est prévu le 15 avril pour mettre au point les détails, lieu de pique-nique, petit parcours, choix du ou des groupes musicaux pour les animations… »

Mes camarades,

Alors que le MEDEF et gouvernement restent sourds à l’appel et à la revendication des travailleurs,

Alors que le gouvernement qui devrait montrer l’exemple maintien son objectif de 30 000 suppressions de postes dans la fonction publique dans le cadre de la réforme générale des politiques publiques,

Alors que les défilés et mobilisations du 29 janvier et 19 mars n’ont abouti à rien,

Alors que la grève en Guadeloupe ou chez nous à Valéo a permis d’obtenir des résultats positifs pour les salariés,

Voilà que ceux qui se qualifient de syndicalistes nous proposent de faire la fête pour offrir un moment de détente aux salariés, pour leur permettre d’évacuer tous leurs problèmes par la prise de parole avec intermèdes musicaux et pique-nique.

Mes camarades, j’ai au moins appris une chose ce 7 avril, certains syndicalistes vont bientôt devenir psychologue du travail, organiser des séances de groupe pour permettre aux salariés d’accepter les conditions qui leur sont faites. Puis, si ça ne suffit pas, ils organiseront des processions une fois tous les deux mois avec pique-nique et intermèdes musicaux.

A FO, nous ne sommes pas contre la fête, mais nous considérons que la fête c’est après la satisfaction des revendications. C’est pourquoi, le Premier Mai 2009 ne peut être FESTIF pur offrir « un moment de…. Détente aux salariés » (article OF du 24 avril 2009 cfdt)

Le 1er mai, en Mayenne comme en France et dans le monde, doit rester la journée internationale de revendication des salariés et pas la fête du travail mélangeant partis politiques et syndicats.

A chacun son rôle et ses responsabilités.

POUR CE QUI NOUS CONCERNE L’UNITE D’ACTION, C’EST POUR OBTENIR SATISFACTION SUR LES REVENDICATIONS, PAS POUR PIQUE-NIQUER, CHANTER, DANSER, DECOMPRESSER ET FAIRE JOLI SUR LA PHOTO !

Comme le propose Jean Claude MAILLY depuis lundi,

SI LE GOUVERNEMENT NE BOUGE PAS EN FAVEUR DES REVENDICATIONS DES SALARIES, C’EST L’APPEL COMMUN DE TOUTES LES CONFEDERATIONS A 24 HEURES DE GREVE FRANCHE QUI EST NECESSAIRE.

Pour l’obtenir :

• ARRET IMMEDIAT DES LICENCIEMENTS ET DES SUPPRESSION DE POSTES • AUGMENTATION GENERALE DES SALAIRES, RETRAITES, PENSIONS ET MINIMAS SOCIAUX • RETRAIT DE LA LOI BACHELOT : HOPITAL, PATIENTS, SANTE, TERRITOIRES • RETRAIT DES DECRETS PECRESSE, DARCOS DANS L’EDUCATION NATIONALE.

Vive la CGTFO

VIVE L’UD CGTFO de la Mayenne."