La Sécurité Sociale a 70 ans

, par udfo53

1945-2015 : 70 ans que la Sécurité sociale existe. Elle n’est certes pas née ex nihilo. Les ordonnances de 1945 sont le fruit d’une histoire, d’un contexte particulier au plan social, politique et économique (l’après-guerre), d’une nécessité.

Ces 70 ans n’ont pas été un fleuve tranquille pour la Sécurité sociale. En affichant dès le départ les objectifs d’universalité quant à la population couverte, en réalisant un mix entre les logiques bismarckienne et beveridgienne, en intégrant le refus de certaines catégories (agriculteurs ou commerçants par exemple) ou les craintes de la mutualité, la construction de la Sécurité sociale a dès le départ été marquée par une architecture complexe.

Pour autant, en 1945, un contrôle ouvrier a été instauré dans la gestion du régime général. Les administrateurs représentant les salariés étaient, via leur syndicat, majoritaires dans les Conseils d’Administration, les employeurs étant minoritaires. Ils avaient un réel pouvoir de gestion.

Au fil du temps, cette logique fut notamment contestée par des politiques et par une partie du patronat notamment qui y voyaient une démarche collectiviste, dépensière et pénalisante pour la compétitivité de l’économie et des entreprises. Le discours en réponse, et en défense de la Sécurité sociale, du ministre Daniel Mayer en 1949 est de ce point de vue révélateur. C’est d’ailleurs l’un des plus beaux discours de promotion de la Sécurité sociale.

La Sécurité Sociale : 70 années de lutte pour la dignité et la solidarité

Interviendront ensuite diverses évolutions qui contribueront à renforcer le poids de l’État au détriment du paritarisme, à accroître le pouvoir des régimes dits complémentaires, à modifier la répartition du financement dans des schémas dont seul Bercy a le secret !

Ajoutons enfin que dans une économie dite libérale et compte tenu des masses budgétaires en jeu, l’État et les gouvernements ont toujours voulu avoir la maîtrise financière et de gestion, ce à quoi ils sont d’ailleurs en grande partie parvenus. De fait, la démarche collective, obligatoire est contradictoire avec l’individualisme et le libéralisme économique. De fait, la Sécurité sociale est un ilot socialiste (au sens noble) dans un univers capitaliste.

Répondant aux besoins de la population, facteur de développement social, sanitaire et économique, structure répondant à l’expression des valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité, elle est tout à la fois. Elle constitue de fait l’une des plus belles réalisations humaines.

Ce premier ouvrage retrace l’évolution depuis la création de la Sécurité sociale. Il dresse in fine, dans la partie « mythes et réalités », les questions essentielles à traiter pour non seulement la préserver dans son idéal et ses objectifs originaux.

Un deuxième ouvrage présentera d’ici quelques mois les propositions de Force Ouvrière. De l’état des lieux, nous passerons en quelque sorte à la reconstruction.

Bonne lecture !